Qu’est-ce que le Conseil de coopération du Golfe ?
Qu’est-ce que le Conseil de coopération du Golfe ?
Le Monde.fr avec AFP
Cette organisation politico-économique est mise à mal par la rupture de plusieurs de ses membres avec le Qatar, qui en fait également partie.
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont l’unité a volé en éclats, lundi 5 juin, après une crise sans précédent avec le Qatar, regroupe des monarchies pétrolières sunnites qui contrôlent le tiers des réserves mondiales de brut.
Créé en mai 1981 à l’initiative de Riyad, en pleine guerre entre l’Irak et l’Iran et deux ans après le triomphe de la révolution islamique à Téhéran, il est composé du Qatar, du Koweït, du sultanat d’Oman, de l’Arabie saoudite, de Bahreïn et des Emirats arabes unis.
Ces trois derniers pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils ont décidé d’isoler totalement en lui fermant leur espace aérien et leurs frontières terrestres et maritimes.
- Une intégration économique limitée
Les pays du CCG, dont le siège se trouve à Riyad (Arabie saoudite), comptent quelque 50 millions d’habitants, dont la moitié sont des étrangers, selon des statistiques du secrétariat général de ce groupement régional.
Sur le plan politique, seuls deux pays disposent de Parlements élus : le Koweït et Bahreïn. Les autres ont des conseils en partie élus, sauf en Arabie saoudite et au Qatar, mais qui n’ont qu’un rôle consultatif. Les partis politiques sont bannis dans les six monarchies.
Le Yémen, qui souhaite depuis longtemps rejoindre le CCG, s’en est vu refuser l’accès en raison de la faiblesse de son économie et du caractère républicain de ses institutions.
Le CCG comprend un Conseil suprême, composé des chefs d’Etat, une Commission de règlement des différends, un conseil des ministres des affaires étrangères et un secrétariat général.
En dépit d’efforts d’intégration économique, le CCG n’a pas réussi à instaurer une union monétaire et un marché commun alors que l’union douanière progresse à petits pas.
Il a instauré la liberté de circulation des citoyens et des capitaux, mais des restrictions demeurent sur des centaines d’activités économiques.
- Une économie dominée par le pétrole
Les économies des pays membres sont lourdement dépendantes du pétrole, dont les Etats tirent environ 90 % de leurs revenus.
Les six pays, dont quatre sont membres de l’OPEP, pompent actuellement 17 millions de barils par jour, soit environ 18 % de la production mondiale et 55 % de celle du cartel pétrolier.
Le PIB combiné de ces pays, qui avait atteint 1 600 milliards de dollars en 2012, a baissé fin 2016, à 1 370 milliards, selon le Fonds monétaire international.
Le revenu moyen par habitant dans les six membres du CCG est d’environ 27 400 dollars. Les avoirs placés à l’étranger par ces pays sont estimés actuellement à 2 400 milliards de dollars.
- Une union militaire
Le CCG dispose d’une force militaire commune, le « Bouclier de la péninsule », qui avait toutefois été incapable de prévenir l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990.
Après la libération du Koweït, en 1991, par une coalition conduite par Washington, les Etats du CCG ont signé individuellement des accords de défense, notamment avec les Etats-Unis qui, selon le Pentagone, comptent 35 000 militaires dans la région du Golfe.
Des troupes du « Bouclier de la péninsule » se sont déployées en mars 2011 à Bahreïn pour protéger les installations vitales de ce pays en proie à un mouvement de contestation dirigé par des chiites.