Le ministre des affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel (à droite), a rencontré son homologue qatari, Mohamed Bin Abderrahmane Al-Thani, le 9 juin 2017, en Allemagne. | PHILIPP VON DITFURTH / AP

Le Qatar a rejeté vendredi 9 juin les accusations « infondées » contenues dans la liste, publiée dans la nuit par l’Arabie saoudite et ses alliés, des « terroristes » soutenus, selon eux, par Doha. Celle-ci répertorie 59 personnes et 12 entités « liées au Qatar et au service d’un programme politique suspect du Qatar ».

« Cette liste contient des noms de personnes qui n’ont aucun lien avec le Qatar, qui n’y vivent pas et qui, peut-être, ne s’y sont jamais rendus », a déclaré le ministre des affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohamed Bin Abderrahmane Al-Thani, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand, Sigmar Gabriel, à Wolfenbütten, dans le nord de l’Allemagne.

Blocus « lourd de conséquences »

« Nous, au Qatar, nous n’allons pas adopter [de mesures en réaction] à ces accusations sans fondements », a ajouté le ministre qui, après l’Allemagne, sera en Russie, en quête de soutien dans le conflit l’opposant à ses voisins du Golfe.

A ses côtés, le chef de la diplomatie allemande, qualifiant ce blocus de « lourd de conséquences » pour la population qatarie et l’économie allemande, a confirmé que des discussions, en concertation avec les Etats-Unis et des alliés régionaux, étaient en cours.

La crise a éclaté lundi lorsque l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en l’accusant d’entretenir des liens avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi lesquels les Frères musulmans, Daech [acronyme en arabe de l’organisation djihadiste Etat islamique] et Al-Qaida ».

Ces pays, qui reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec Téhéran, grand rival régional de Riyad, ont imposé de sévères restrictions aériennes, maritimes et terrestres au petit émirat gazier.

Isolement du Qatar : peut-on craindre un embrasement ?
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