Hashim Thaci, le 8 avril à Pristina, au Kosovo. | POOL / REUTERS

Les Kosovars se rendent aux urnes dimanche 11 juin pour des législatives anticipées. Il s’agit des troisièmes élections de l’histoire du Kosovo, depuis la déclaration d’indépendance du pays des Balkans en 2008. Environ 1,9 million de Kosovars, dont près de la moitié établis à l’étranger, sont inscrits sur les listes électorales. Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures et fermeront à 19 heures.

A l’issue d’une campagne axée sur l’économie, le nouveau gouvernement aura à charge de réduire le taux de chômage, actuellement autour de 30 % et d’apaiser les relations avec les pays voisins, en particulier la Serbie, condition nécessaire à une avancée du processus d’adhésion à l’Union européenne (UE).

L’UE considère le pays comme un candidat potentiel à l’élargissement mais seuls 22 des 27 Etats membres ont reconnu l’indépendance du pays. La Serbie a reçu le statut de candidat à l’Union européenne.

Le président de la République du Kosovo, Hashim Thaci, a annoncé le mois dernier la tenue d’élections législatives anticipées à la suite du vote de défiance exprimé par le Parlement contre le gouvernement du premier ministre, Isa Mustafa.

Un des pays européens les plus pauvres

Les sondages créditent la coalition de droite de l’ancien premier ministre Ramush Haradinaj d’une certaine avance. Son petit parti, l’Alliance pour le futur du Kosovo, a signé un accord de gouvernement avec le Parti démocratique du Kosovo (PDK), au pouvoir depuis 2007.

Une victoire d’Haradinaj serait cependant susceptible de compliquer les relations avec la Serbie, Belgrade ayant émis un mandat d’arrêt international à son encontre pour crimes de guerre.

La coalition formée par la Ligue démocratique du Kosovo d’Isa Mustafa et la gauche de Vetevendosje ! (VV – « autodétermination »), qui porte un projet d’Etat nation albanais, est donnée seconde dans les enquêtes d’opinion.

La campagne électorale, qui s’est déroulée dans le calme, a été dominée par les thèmes économiques, la plupart des partis promettant d’atteindre une croissance de 8 % (contre environ 4 % actuellement) et de relever les salaires des fonctionnaires jusqu’à 40 %. Le Kosovo demeure un des pays européens les plus pauvres.

Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008, neuf ans après l’intervention des casques bleus contre les forces serbes accusées de massacres sur des civils kosovars albanais de 1997 à 1999. La Serbie considère toujours le Kosovo comme partie intégrante de son territoire.