Départ inattendu du patron de General Electric
Départ inattendu du patron de General Electric
Le Monde.fr avec AFP
Jeff Immelt avait fait le pari de recentrer GE sur ses racines industrielles et de céder la plupart des actifs financiers et ceux jugés peu rentables tel l’électroménager.
Le 1er août, M. Immelt cédera les fonctions de directeur général à John Flannery, qui a passé trente ans dans l’entreprise. Le 31 décembre, au moment de prendre sa retraite, il cédera celles de président du conseil d’administration. | Michael Dwyer / AP
Après seize ans à la tête de General Electric, Jeff Immelt, qui a engagé le recentrage du conglomérat vers ses racines industrielles afin de tourner la page douloureuse de la crise financière, va céder la direction de l’entreprise.
M. Immelt, était en poste depuis 2001, quand il avait remporté la course à la succession de Jack Welch, qui en vingt ans avait fait de GE un conglomérat ultraperformant, présent dans une foule de métiers très variés, des turbines à gaz à la télévision et à la finance.
Le 1er août, M. Immelt cédera les fonctions de directeur général à John Flannery, qui a passé trente ans dans l’entreprise. Le 31 décembre, au moment de prendre sa retraite, il cédera celles de président du conseil d’administration.
John Flannery, 55 ans, est actuellement le patron de la division santé de GE, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 5 % l’an dernier. Il est entré dans le groupe en 1987 et a dirigé différentes activités internes aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’international.
GE, fleuron emblématique de l’industrie américaine, explique que le départ de Jeff Immelt est l’aboutissement d’un plan de succession mis en place depuis 2011, alors que des rumeurs dans la presse américaine le disaient régulièrement sur le départ depuis quelques années.
Racines industrielles du groupe
M. Immelt avait fait le pari de recentrer GE sur ses racines industrielles (fabrication des turbines à gaz, centrales électriques, moteurs d’avion, équipements médicaux) et de céder la plupart des actifs financiers (GE Capital) et ceux jugés peu rentables tel l’électroménager.
GE Capital, considérée pendant longtemps comme la cinquième banque américaine, a enregistré de lourdes pertes du fait de son exposition à la crise des crédits immobiliers dite des « subprimes » et a par conséquent handicapé pendant longtemps GE.
Mais cette stratégie de « simplification » a été contrariée par le plongeon des prix du pétrole et du gaz au printemps 2014, qui a tout particulièrement affecté la division énergie. Celle-ci développe des équipements destinés au forage de puits pétroliers, à la prospection et la production d’hydrocarbures et à la construction de plates-formes.
Pour arrêter l’hémorragie, GE est en train de finaliser la fusion de cette activité avec celle de son compatriote Baker Hughes afin de créer un géant mondial du secteur pesant 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Le mariage devrait être célébré d’ici au début de juillet.