Jimmy Losfeld, président de la FAGE. | La FAGE

Et de deux. Après avoir remporté en février les élections au Conseil national des œuvres universitaires et sociales (Cnous, qui chapeaute les différents Crous), la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) a de nouveau devancé l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) lors de l’élection des représentants étudiants au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), le 8 juin.

Le Cneser est une instance consultative placée auprès du ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, en même temps qu’une juridiction administrative. Il est composé d’une centaine de membres, dont onze élus étudiants, élus par les élus étudiants des conseils centraux des universités et grandes écoles. Alors que la FAGE et l’UNEF y détenaient, depuis 2015, cinq sièges chacune, l’UNEF en a perdu un, passant de 42 % à 34,5 % des voix, tandis que la FAGE progresse légèrement, de 38,5 % en 2015 à 39 % des voix, selon les résultats du dépouillement, rendus publics vendredi 9 juin. Promotion et défense des étudiants (PDE) conserve son siège tout en progressant en nombre de voix (15,1 % au lieu de 9 % en 2015), tandis que l’Union nationale inter-universitaire (UNI, classée à droite) retrouve celui qu’elle avait perdu en 2015 (passant de 6 % à 8 % des voix).

La FAGE, présidée par Jimmy Losfeld, « devient incontournablement la première organisation étudiante de France, et vient marquer un changement de paradigme majeur dans le paysage de la représentation étudiante », selon son communiqué. Elle y réaffirme sa demande d’une « réforme urgente du lycée et du baccalauréat », et son opposition au tirage au sort à l’entrée à l’université, alors qu’il vient d’être pratiqué à l’entrée de 169 licences pour la rentrée 2017.

De son côté, l’UNEF, présidée par Lilâ Le Bas, fait valoir qu’elle demeure, à l’issue de ce scrutin, un « acteur incontournable ». Elle dénonce un scrutin « marqué par de fortes irrégularités » – elle a transmis au ministère des documents laissant soupçonner une tentative d’achats de voix – et rappelle que les élections aux conseils centraux des universités, qui se sont déroulées durant la mobilisation contre la loi travail, avaient été marquées par une « forte abstention qui montre la défiance des étudiant.e.s vis-à-vis du vote comme outil pour répondre à leurs préoccupations ». Comme la FAGE, l’UNEF est opposée au tirage au sort et à la sélection à l’entrée de l’université.