« Résumer en trois minutes ma thèse sur Guy Debord a peut-être incité les gens à aller voir plus loin »
« Résumer en trois minutes ma thèse sur Guy Debord a peut-être incité les gens à aller voir plus loin »
Par Adrien de Tricornot
Bertrand Cochard apprécie d’avoir donné de la visibilité à la recherche en philosophie, en remportant le Prix du public lors de la finale 2016 de Ma thèse en 180 secondes.
Bertrand Cochard, deuxième prix du jury et premier prix du public à la finale nationale Ma thèse en 180 secondes, en 2016. | A. Macarri
Bertrand Cochard a obtenu le prix du public, ainsi que le deuxième prix du jury, lors de la finale nationale Ma thèse en 180 secondes en 2016. Doctorant en philosophie à l’université Côte d’Azur, sa thèse est consacrée à « Guy Debord et la philosophie. L’esthétique, le politique ».
« C’était une chouette expérience. Et le prix du public, cela m’a particulièrement fait plaisir. Surtout qu’en philosophie, on se demande particulièrement pourquoi on fait de la recherche. Je n’ai parlé que de Debord en trois minutes : j’espère que cela a incité les gens à aller voir un peu plus loin. »
Bertrand COCHARD - 2ème prix du jury et prix du public - Finale nationale 2016
Diplômé de l’ENS Lyon, agrégé de philosophie, il poursuit avec bonheur la deuxième année de sa thèse et son activité de jeune enseignant-chercheur.
« Je me considère déjà comme un privilégié en ayant une thèse de philosophie qui est financée par un contrat doctoral, avec une charge d’enseignement. »
Et il se passionne toujours autant pour la pensée de Guy Debord, dont il a exploré le fonds d’archives à la BNF. Bertrand Cochard a aussi obtenu une Bourse qui permettra d’aller travailler trois mois à l’université de Yale, aux Etats-Unis, sur les manuscrits du philosophe.
« A mon avis, Guy Debord formule la critique la plus pertinente du capitalisme dans sa version de société de consommation. Cela reste très actuel, et très pertinent. Il n’a pas pu anticiper la révolution numérique, mais ses concepts sont très adéquats pour penser celle-ci. »
S’il est trop tôt pour dire si le prix Ma Thèse en 180 secondes aura une influence sur son insertion professionnelle, elle lui a d’ores et déjà permis de gagner en visibilité au sein de son université, et de poursuivre dans la voie de la vulgarisation de sa discipline.
« Etre lauréat n’a pas changé quelque chose à la façon de construire ma thèse, ni du point de vue de sa résonance, mais je connais plus de monde à l’université de Côte d’Azur. Ces contacts m’ont aidé à monter quelques projets, comme celui avec Mélanie Plouviez, ex-directrice du département de philosophie, consacré à des manuels d’éveil au questionnement pédagogique pour les collégiens. »
Nous publions, jusqu’à la finale 2017 de Ma thèse en 180 secondes, mercredi 14 juin à Paris, de courts portraits des lauréats des précédentes éditions :
La finale 2017 fera également l’objet d’un reportage.