Des habitants regardent l’incendie de la tour Grenfell, le 14 juin 2014. | DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Plusieurs témoins disent avoir entendu des cris et vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes. Au pied de la tour de logements sociaux ravagée par un incendie, dans l’ouest de Londres, des dizaines de résidents se sont retrouvés sur le trottoir dans la nuit du 13 au 14 juin, souvent en pyjama, certains essayant de contacter des proches coincés dans les étages.

Habitant au 9e étage, Hanan Wahabi, 39 ans, a raconté à l’Agence France-Presse (AFP) avoir été réveillée vers 1 heure du matin par la fumée et a réussi à sortir de la tour avec son mari, son fils de 16 ans et sa fille de 8 ans. Elle s’est dite terriblement inquiète pour son frère, son épouse et leurs enfants, qui habitent au 21e étage. « La dernière fois que je l’ai vu, il agitait les bras à la fenêtre avec sa femme et leurs enfants. J’ai ensuite encore eu sa femme au téléphone pendant que lui était au téléphone avec les pompiers. C’était vers 2 heures du matin. Depuis, pas de nouvelles, le téléphone est coupé », a-t-elle confié. L’habitante a ajouté que la tour venait d’être rénovée il y a un an, notamment les fenêtres et le système de chauffage. « Je crains que le matériel utilisé n’ait fait qu’empirer les choses », a-t-elle suspecté.

« Trop de fumée dans les couloirs »

Un témoin, Jody Martin, arrivé sur les lieux en même temps que le premier camion de pompiers, a rapporté à la BBC avoir entendu des cris et vu une personne tomber de l’immeuble ainsi qu’une femme tenir son bébé à la fenêtre. « J’ai crié aux gens de descendre, mais ils disaient qu’ils ne pouvaient pas quitter leur appartement parce qu’il y avait trop de fumée dans les couloirs », a-t-il raconté.

« Je suis chanceux d’être en vie, de nombreuses personnes ne sont pas sorties de l’immeuble. J’ai perdu tout ce que je possédais », a pour sa part confié un autre rescapé au Guardian. Un autre témoin, qui a réussi à fuir son appartement du 17e étage avec sa tante de 68 ans, a assuré au journal britannique avoir été alerté par l’arrivée des camions de pompiers :

« On a vu les camions, alors on a regardé dehors pour voir ce qu’il se passait. Il n’y avait aucune alarme à incendie nulle part, parce que l’immeuble n’est pas équipé d’un tel système – ça dépend des appartements. »

« Les pompiers équipés d’appareils respiratoires travaillent extrêmement dur dans des conditions très difficiles pour maîtriser cet incendie », a expliqué le commandant Dan Daly, de la brigade du feu londonienne (London Fire Brigade). La police était également en train d’évacuer une partie des immeubles et maisons alentour, menacés par la chute de lourds débris.