David Grossman, lauréat du prestigieux Man Booker International Prize
David Grossman, lauréat du prestigieux Man Booker International Prize
Le Monde.fr avec AFP
Le romancier a été récompensé pour « Un cheval entre dans un bar », un douloureux portrait de la société israélienne.
David Grossman lauréat du Man Booker International pour « Un cheval entre dans un bar », le 14 juin, à Londres. | DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
L’auteur israélien David Grossman a remporté mercredi 14 juin à Londres le Man Booker International Prize pour Un cheval entre dans un bar, un douloureux portrait de la société israélienne. Le prestigieux prix britannique récompense un ouvrage étranger traduit en anglais et publié au Royaume-Uni. Pour le président du jury, Nick Barley, « David Grossman a tenté un ambitieux acte de haute voltige avec ce roman et il a réussi de façon spectaculaire ».
« Nous avons été époustouflés par la volonté de M. Grossman de prendre des risques aussi bien émotionnels que stylistiques : chaque phrase compte, chaque mot est important dans cet exemple suprême du métier d’écrivain. »
Un cheval entre dans un bar, le début d’une blague dont le lecteur ne connaîtra jamais la chute, est le premier roman de l’écrivain depuis la mort de son fils, Uri, en 2006 au Liban pendant son service militaire. Après cette tragédie, survenue alors que David Grossman achevait l’écriture d’Une femme fuyant l’annonce – lauréat en France du prix Médicis étranger en 2011 –, il n’avait publié qu’un seul récit sous forme de poème, Tombé hors du temps.
Prix décerné à l’auteur et au traducteur
Le roman a été préféré à cinq autres œuvres : Boussole du Français Mathias Enard, Mirror, Shoulder, Signal de la danoise Dorthe Nors (non traduit en français), Judas de l’Israélien Amos Oz, Fever Dream de l’Argentine Samanta Schweblin (non traduit en français) et Les Invisibles du Norvégien Roy Jacobsen.
Depuis l’année dernière, le prix est décerné conjointement à l’auteur et au traducteur. Jessica Cohen et David Grossman vont donc se partager un chèque de 50 000 livres (56 800 euros), cette distinction assurant surtout une notoriété mondiale et des ventes record.
Né le 25 janvier 1954 à Jérusalem, M. Grossman a abordé dans ses œuvres aussi bien les souffrances des Israéliens que celle des Palestiniens, alors que les deux peuples vivent piégés dans un conflit qui dure depuis des dizaines d’années. Ses livres ont été traduits en 30 langues.