Marine Johannès lors d’un match amical face au Canada, le 1er juin à Villenave-d’Ornon. | NICOLAS TUCAT / AFP

Changement de garde : l’équipe de France féminine de basket, sur le podium européen depuis son titre en 2009, va tenter lors de l’Euro en République tchèque de garder sa place dans la hiérarchie continentale avec une équipe rajeunie.

La capitaine Céline Dumerc, joueuse la plus capée de l’histoire des Bleues, n’aura pas qu’une mission d’encadrement : pour sa dernière compétition internationale à bientôt 35 ans, elle veut effacer la déception de son forfait des JO de Rio avec une cinquième médaille européenne.

Les Bleues commencent leur tournoi vendredi (20 h 30) par un match contre la Slovénie, mais c’est samedi qu’elles passeront leur premier très gros test contre la Serbie. Pour terminer premières de leur groupe et se qualifier directement pour les quarts de finale, les joueuses de Valérie Garnier devront l’emporter sur l’équipe qui les a privées du titre européen il y a deux ans et de la médaille de bronze olympique à Rio.

Sans Yacoubou ni Gruda

Deux des joueuses majeures de l’aventure olympique sont absentes en République tchèque. Isabelle Yacoubou et Sandrine Gruda, ses deux joueuses les plus expérimentées en Europe. La première, gênée par des problèmes au genou, a tiré un trait définitif sur l’équipe de France à seulement 31 ans. La seconde fait l’impasse sur la campagne de 2017 pour se consacrer à son futur mariage. Deux absences à l’intérieur que tentera de compenser Helena Ciak, récente championne d’Europe des clubs avec les Russes de Koursk.

L’intérieure de Bourges, Alexia Chartereau (18 ans), meilleure joueuse de l’Euro des moins de 18 ans l’année dernière et meilleure espoir de la Ligue féminine cette saison sera là pour accumuler de l’expérience. Outre l’exigence d’un résultat à l’Euro, Valérie Garnier veut en effet profiter de la compétition pour « préparer un nouveau groupe pour l’olympiade et qualifier l’équipe de France pour Tokyo 2020 ».

Ainsi Olivia Epoupa (23 ans) a-t-elle été préférée, comme relais de Céline Dumerc, à Amel Bouderra, 28 ans, élue meilleure joueuse française du championnat ces deux dernières années.

La relève vient de l’extérieur

Epoupa et sa coéquipière de Villeneuve-d’Ascq – championnes de France –, l’ailière Valériane Ayayi (23 ans), ainsi que l’arrière Marine Johannès (22 ans) sont appelées à prendre le relais de la génération Dumerc-Yacoubou, un an après des JO prometteurs. Trois extérieures créatives comme le basket féminin français n’en a pas vu depuis longtemps.

Johannès, révélée par ses coups de folie aux Jeux olympiques, a vécu une saison en dents de scie à Bourges et en équipe de France. Mais elle a séduit en préparation, associée à Céline Dumerc et son jeu plus académique.

Les Bleues ont fait une préparation courte mais sans faute : cinq victoires en cinq matchs, dont une très probante contre l’Espagne (65-56), autre prétendant au titre, dimanche à Mulhouse, ou Gaëlle Skrela et Céline Dumerc ont joué leur dernier match international devant le public français. Cette dernière avait, quelques jours avant contre le Monténégro, battu le record des sélections avec une 255e cape.

L’« objectif nécessaire » de Valérie Garnier est de terminer dans les cinq premiers pour se qualifier pour le Mondial 2018 en Espagne (ou dans les six, si les Espagnoles sont dans le top 5, ce qui est probable), faisant du quart de finale le match clé de la compétition.