Un pêcheur iranien tué par les gardes-côtes saoudiens
Un pêcheur iranien tué par les gardes-côtes saoudiens
Le Monde.fr avec AFP
Deux bateaux de pêche iraniens seraient entrés par erreur dans les eaux territoriales saoudiennes, le 17 juin, selon les autorités iraniennes. L’un des pêcheurs a été tué par les garde-côtes saoudiens.
Un bateau de garde-côtes saoudiens dans les eaux de la mer rouge, en 2015. | Faisal Al Nasser / REUTERS
Un pêcheur iranien a été tué samedi 17 juin par les gardes-côtes saoudiens qui ont accusé son bateau d’être entré dans les eaux de l’Arabie saoudite, a annoncé un responsable du ministère de l’Intérieur dans un communiqué. L’altercation survient dans une période de forte tension entre les deux pays.
« Deux bateaux de pêche dans le Golfe persique ont été déviés de leur route par la houle : les gardes-côtes saoudiens ont affirmé qu’ils étaient entrés dans les eaux saoudiennes et ont tué un des pêcheurs », selon ce communiqué de Majid Aghababaie, directeur des frontières au ministère iranien de l’Intérieur publié par les médias.
« Même si les bateaux étaient entrés dans les eaux saoudiennes, les garde-côtes n’étaient pas autorisés à ouvrir le feu. Nous sommes en train de vérifier si les bateaux étaient effectivement entrés dans les eaux saoudiennes », a-t-il ajouté. « Nous sommes sans nouvelles de l’un des bateaux », a affirmé M. Aghababaie un peu plus tard, cité par l’agence de presse officielle Irna. Des déclarations similaires ont été faites samedi soir par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi.
En arrière-plan, la grave crise diplomatique qui secoue le Golfe
Cet incident survient dans un climat de fortes tensions dans la région du Golfe, tout particulièrement entre les deux grands rivaux que sont l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis janvier 2016.
Les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite d’Iran, ont accusé Ryad d’être « impliqué » dans les attentats du 7 juin à Téhéran qui avaient fait 17 morts, les premiers en Iran revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique. Ces attentats avaient visé deux lieux hautement symboliques, le mausolée de l’imam Khomeiny, père fondateur de la République islamique d’Iran, et le Parlement.
Jeudi le ministre iranien des Renseignements, Seyyed Mahmoud Alavi, avait accusé l’Arabie saoudite de « sponsoriser les groupes terroristes en Iran ». Deux jours auparavant, Mohammad Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères en visite à Oslo, avait également accusé Ryad. « Nous avons des renseignements montrant que l’Arabie saoudite est activement engagée dans la promotion de groupes terroristes opérant dans l’Est de l’Iran », avait-il déclaré.
Le Golfe est en outre plongé dans une grave crise diplomatique depuis le 5 juin. Ce jour-là, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et plusieurs autres pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de « soutenir le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran.