Delphine Batho à l’Assemblée nationale en octobre 2014. | Charles Platiau / Reuters

Le Parti socialiste a connu au premier tour des élections législatives un effondrement inédit. Avec seulement 65 candidats qualifiés au second tour, la formation va envoyer à l’Assemblée un nombre historiquement bas de députés. Le point sur le sort des quelques rescapés de la déroute… et de ceux qui ont été battus.

  • Olivier Faure (Seine-Maritime) réélu

L’ancien président du groupe socialiste à l’Assemblée fait partie des rescapés de la gauche. Dans la 11e circonscription de Seine-Maritime, M. Faure bat sa concurrente de La République en marche, Amandine Rubinelli (61,09 % contre 38,91 %). Il a su rattraper les trois points qui le séparaient de son adversaire, arrivée en tête du premier tour.

Elu député en 2012, ce proche de Jean-Marc Ayrault était devenu chef de file des élus socialistes au Palais Bourbon en décembre 2016, succédant à Bruno Le Roux, nommé ministre de l’intérieur.

  • Stéphane Le Foll (Sarthe) réélu

Ce proche de François Hollande, également porte-parole de l’ancien gouvernement, fait figure de rescapé face au sort subi par les autres députés PS sortants. Stéphane Le Foll l’a emporté dans la 4e circonscription de la Sarthe, une terre traditionnellement de droite et filloniste qu’il avait gagnée en 2012. Il obtient 54,9 % des voix face à Emmanuel Franco (Les Républicains).

Dimanche 11 juin, l’ancien ministre de l’agriculture était déjà arrivé en tête du premier tour, avec 30,31 %, devant M. Franco (22,15 %). Même au premier tour, il n’avait pas d’adversaire issu des rangs de La République en marche – « je n’ai rien demandé, je respecte leur choix », s’était-il contenté de déclarer pendant la campagne, ses opposants dénonçant « des petits arrangements entre amis ».

  • Delphine Batho (Deux-Sèvres) réélue

Delphine Batho a finalement résisté à la vague. Dans les Deux-Sèvres, la socialiste remporte le second tour avec 56,94 % des voix face à la candidate de La République en marche, Christine Heintz, alors que seuls deux points séparaient les deux femmes à l’issue du premier tour.

L’ancienne ministre de l’écologie, débarquée du gouvernement dès 2013 après avoir critiqué les orientations budgétaires pour son ministère, était élue dans la circonscription depuis 2007. Elle avait pris la succession de Ségolène Royal, dont elle était alors proche. Mais Mmes Batho et Royal se sont depuis brouillées, et l’ancienne candidate à la présidentielle a même fait savoir qu’elle avait voté au premier tour des législatives pour la candidate LRM face à son ancienne protégée.

  • Guillaume Garot (Mayenne) réélu

C’est un des seuls socialistes à être arrivé en tête du premier tour dans sa circonscription tout en ayant une candidature LRM face à lui. Guillaume Garot, ancien ministre de l’agroalimentaire, a confirmé son score au second tour, avec 61,24 % des voix, et a battu la candidate LRM Béatrice Mottier (38,76 %) dans la 1re circonscription de Mayenne.

Au premier tour, M. Garot avait réuni 30,99 % des voix, devant Mme Mottier (26,54 %) – une performance, au vu des résultats enregistrés par le PS au niveau national. L’ex-maire de Laval, proche de Ségolène Royal, entame donc, lundi 19 juin, son troisième mandat de député.

  • Marisol Touraine (Indre-et-Loire) battue

Au second tour, l’ancienne ministre de la santé a été battue par la candidate Sophie Auconie (UDI-LR). Marisol Touraine était pourtant en position favorable à l’issue du premier tour (28,5 % des voix), dans la 3e circonscription d’Indre-et-Loire, où elle est élue depuis 1997 – avec une interruption entre 2002 et 2007.

Investie par le PS, Mme Touraine faisait partie des quelques personnalités à qui La République en marche n’avait pas opposé de candidat. Elle avait d’ailleurs fait l’impasse sur le logo PS pour son affiche de campagne, se présentant comme une « candidate de la majorité présidentielle avec Emmanuel Macron ».

  • Jean-Jacques Urvoas (Finistère) battu

C’était la bataille de l’expérience contre la nouveauté. Dans la 1re circonscription du Finistère, Jean-Jacques Urvoas a perdu son mandat avec 45,55 % des voix. Il était en mauvaise position au premier tour (19,77 % des suffrages) dans ce territoire où il est élu depuis 2007.

Au second tour, M. Urvoas affrontait une novice en politique, Annaïg Le Meur, kinésithérapeute investie par LRM, arrivée en tête dimanche 11 juin avec 38,21 % des voix. Pour s’éviter une étiquette trop marquée PS, l’ancien garde des sceaux avait fait campagne en affirmant qu’il ne serait pas « dans l’opposition systématique » au président Emmanuel Macron

  • Les frondeurs : Paul, Galut, Romagnan battus; Juanico réélu

Christian Paul, chef de file des « frondeurs » pendant le quinquennat de François Hollande, est battu dans la Nièvre, où il était élu depuis 1997. Il n’a obtenu que 45,38 % des voix et doit donc céder sa place au candidat de La République en marche, Patrice Perrot, qui recueille 54,62 % des voix.

M. Paul avait réussi à se hisser au second tour mais n’est pas parvenu à combler l’écart qui le séparait de son adversaire, arrivé devant lui avec plus de 15 points d’avance au premier tour (33,8 % contre 18,3 %).

Yann Galut, candidat à sa succession dans la troisième circonscription du Cher, échoue lui aussi à battre le candidat LRM Loïc Kervran, qui l’emporte avec 50,92 % des voix.

Barbara Romagnan n’a pas non plus réussi à inverser la tendance du premier tour dans la 1re circonscription du Doubs. Devancée dès le premier tour par Fannette Charvier (LRM), elle s’incline au second (53,49 % des voix contre 46,51 % à son adversaire).

En revanche, dans la 1re circonscription de la Loire, Régis Juanico a réussi à se faire réélire avec 23 voix d’avance. Distancé au premier tour par la candidate LRM Magalie Viallon, ce proche de benoît Hamon a renversé la tendance et s’impose au second tour avec 50,05% des voix contre 49,95% pour son adversaire.

Ces quatre députés PS sortants avaient reçu le soutien de Jean-Luc Mélenchon dans l’entre-deux tours, car ils avaient « signé la motion de censure » contre le gouvernement de Manuel Valls.
Et aussi

Olivier Dussopt, député PS de l’Ardèche, a été réélu. Ce sera son troisième mandat à l’Assemblée nationale.

Les résultats du second tour des élections législatives 2017

Sans surprise, le parti d’Emmanuel Macron a remporté dimanche 18 juin une nette majorité de députés à l’ Assemblée nationale, au terme d’un scrutin marqué par une abstention record. Avec 355 sièges (dont 44 pour le MoDem), selon les premières projections d’Ipsos-Sopra Steria, La République en Marche réalise une relative contre-performance au regard de sondages qui lui prédisaient jusqu’à plus de 400 députés. Mais la formation de la majorité présidentielle écrase les autres formations politiques, qu’il s’agisse des Républicains (125 sièges) ou du Parti socialiste (49 sièges). La France insoumise et le PCF remporteraient 30 sièges, contre 8 pour le Front national, toujours selon les projections.

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