La direction du Parti socialiste (PS) va proposer de se prononcer contre le vote de la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe début juillet, a-t-on appris mardi 20 juin auprès des participants d’un bureau national du parti. Environ 80 personnes ont participé à cette réunion qui a duré plus de quatre heures, le premier bureau national depuis la déroute électorale des législatives.

« Ce qui ressort c’est que le Parti socialiste, dans les conditions actuelles, ne pourra pas accorder sa confiance au gouvernement, puisqu’il est clairement un parti d’opposition à la politique menée par Emmanuel Macron. Nous souhaitons, j’ai l’impression assez largement, que le vote du conseil national de samedi puisse le dire clairement et unanimement », a déclaré l’ancien député Sébastien Denaja, en sortant de Solférino.

La formulation proposée par la direction pourrait laisser la porte ouverte à un vote d’abstention des députés.

Deux conseils nationaux à venir

« Il sera proposé que le fait de ne pas participer à la majorité présidentielle se traduise par le non-vote de la confiance », a expliqué l’ancien député Jérôme Guedj. Le débat devrait avoir lieu samedi au conseil national, le parlement du parti. « Il serait bien que le débat de samedi dise qu’on vote contre », a précisé l’ancien frondeur.

Cette position a été défendue par plusieurs autres représentants de l’aile gauche du parti à leur arrivée à Solférino : Laurent Baumel, Emmanuel Maurel, François Kalfon, Guillaume Balas, Gérard Filoche. C’est également la position qu’a de nouveau exprimée le nouveau député Luc Carvounas, ancien lieutenant de Manuel Valls.

Le bureau national s’est par ailleurs accordé pour renvoyer à un second conseil national, qui aura lieu le 8 juillet, la décision concernant la composition de la direction collégiale intérimaire destinée à prendre le relais de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire a annoncé dimanche, quelques minutes après 20 heures, sa démission.