François Bayrou pendant sa conférence de presse au siège du MoDem, le 21 juin 2017. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"

Au cours d’une conférence de presse au siège du MoDem, mercredi 21 juin, François Bayrou est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le gouvernement. Alors que son parti, le MoDem, est visé par une enquête préliminaire pour des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, l’ancien ministre de la justice explique qu’il ne souhaitait pas « exposer à des campagnes mensongères le gouvernement et le président de la République qu’[il] soutien[t] ».

Le maire de Pau affirme également être « allé voir le président de la République pour lui proposer cette décision [quitter le gouvernement] il y a quinze jours, peut-être trois semaines, le jour même de l’ouverture de l’enquête préliminaire ». « Je voyais très bien quelle utilisation pourrait être faite [de l’affaire]. »

« Je choisis la liberté de parole »

M. Bayrou, très offensif contre les médias et les « réseaux sociaux », craignait également que les débats sur loi sur la moralisation de la vie publique qu’il devait présenter au Parlement dans les prochaines semaines soit parasité par les affaires visant le parti centriste.

« On devinait bien que le débat au Parlement allait être détourné de son sens. Or c’est une loi à laquelle je tiens beaucoup, à laquelle j’ai beaucoup donné. Je donne plus de prix au but à atteindre qu’à mon rôle personnel. J’en ai donc tiré les conclusions. Je choisis la liberté de jugement et la liberté de parole. Je choisis de préserver la loi de moralisation. »

« Nous n’avons jamais eu d’emplois fictifs [au MoDem], a aussi affirmé M. Bayrou. Pour le prouver, j’ai une absolue confiance en la justice. Mon nom n’a jamais été cité dans cette enquête, et pour cause. Mais je n’ai aucun doute que j’étais, de ces dénonciations, la véritable cible, dans le but de décrédibiliser la personne qui portait la loi [de moralisation]. Il y a un certain nombre de forces pour qui ce serait un obstacle. »

Enfin, au cours de cette conférence de presse, le maire de Pau a réitéré son soutien au président de la République et au gouvernement d’Edouard Philippe.

« Nous serons porteurs de stabilité, des capteurs des mouvements et des attentes de notre société. (…) Je serai à côté du président de la République pour l’aider et pour le soutenir, fidèle à une entente politique et personnelle à laquelle j’attache du prix. Au fond, cette décision est une décision pour servir. Servir une certaine idée désintéressée de la politique. »