Sauver l’oasis du Chaos, un travail d’équipe | Nintendo

Il était une fois… Vistrahda, vaste monde désertique, submergé par le chaos. Tous les habitants vivent dans la crainte de cette entité obscure, qui peut s’immiscer dans l’âme des plantes, des animaux mais aussi des hommes pour les transformer en monstres. Face à la menace grandissante, le peuple des Granéens va s’allier aux génies des eaux, pour faire sortir de terre des îlots de verdure.

Ces oasis, véritables havres de paix pour les voyageurs, vont émerger aux quatre coins de Vistrahda, repoussant la puissance corruptrice du chaos. Malheureusement, le répit ne sera que temporaire. Attaquant brusquement l’oasis tenue par le frère du héros, il ne laissera derrière lui que ruines et désolation.

Orphelin d’une oasis engloutie par les ténèbres, le Granéen Tehru (ou Tetty, selon le choix du sexe), se retrouve à errer dans un désert caniculaire, où il rencontre la dernière représentante des génies de l’eau, Esna. Mi-sirène, mi-fée, elle va nous aider à créer une nouvelle oasis. Racines, fleurs : un monde verdoyant prend vie sous le grand arbre, un monde qu’il va falloir protéger et faire prospérer.

Esna, le dernier génie de l’eau, nous aidera à créer l’oasis. | Nintendo

Un jardin dans le désert

Né de l’imagination de Koichi Ishii, Ever Oasis, qui sort ce 23 juin sur 3DS, porte bien la patte du créateur de la série des Seiken Densetsu (Secret of Mana), même s’il s’agit surtout d’un jeu de gestion agrémenté d’éléments de jeu de rôle. Une influence que les plus nostalgiques ressentiront en parcourant ce monde coloré et enchanteur, à travers l’histoire de ce héros chassé de sa terre natale et, surtout, en admirant l’arbre majestueux qui trône au centre de l’oasis. Symbolisant non pas la déesse Mana mais le génie de l’eau, l’imposant végétal occupe malgré tout la même fonction que son ancêtre vidéoludique : protéger la cité via une barrière magique.

Membre de la première équipe de Final Fantasy, Ishii peut aussi revendiquer la paternité des Chocobos et des Mogs, aujourd’hui indissociable de la saga de SquareEnix. Ici, le rôle de la mascotte mignonne est attribué aux « manchouettes », des manchots-chouettes qui constituent la clientèle principale des boutiques de l’oasis. S’appuyant sur le coup de crayon de Yoshinori Shizuma, dessinateur de manga et de dessins animés japonais, il a aussi peuplé le monde de Vistrahda de différentes races. Les Serks, les Lycos ou encore les Ouad prennent les traits de crabes, de lapins, ou de lézards.

Pour le reste, Ever Oasis reste un jeu de gestion se rapprochant des canons du genre comme Animal crossing, Harvest Moon ou Fantasy Life, alternant entre les phases de construction et d’exploration de donjons.

Le monde de Vistrahda, vaste désert brûlant. | Nintendo

L’union fait la force

Chaque journée suit un déroulement similaire : une cohorte de « manchouettes » passe les portes de l’oasis pour dévaliser les boutiques, accompagnée d’un potentiel futur pensionnaire. Parfait inconnu ou personnage que l’on aura croisé dans un donjon, il faudra, via diverses missions ou conditions à remplir, lui donner envie de s’installer dans notre verte contrée. Une fois convaincu par nos talents d’agent immobilier en herbe, chaque personnage servira la communauté selon ses capacités. Les Granéens ouvriront des commerces, baptisés boutifleurs, qu’il faudra constamment approvisionner, pour pouvoir engranger la monnaie locale, les aquagemmes. Les autres espèces pourront nous accompagner au combat. Le but étant bien sur d’agrandir au maximum son oasis.

On jongle donc entre la recherche des objets, la livraison aux magasins, les quêtes pour recruter de nouveaux habitants, sans oublier la lutte pour anéantir le chaos. Nouveau clin d’œil à Final Fantasy, cette dernière se fera via la recherche de cristaux.

A l’extérieur, le désert brûlant grouille d’ennemis, de jour comme de nuit, mais il est assez rare de se retrouver en réelle difficulté. Outre la possibilité de se téléporter à tout moment à l’oasis, il est assez simple de fuir les ennemis. Côté exploration, le monde de Vistradha regorge de grottes, mais aussi de temples aux inspirations égyptiennes. Après avoir découvert l’Egypte il y a dix ans, Koishi Ishii a révélé avoir été fasciné par cette culture et a voulu intégrer une part de cette mythologie à Ever Oasis. Il n’est donc pas rare de croiser des murs remplis de hiéroglyphes ou une statue de lion rappelant la déesse égyptienne de la guerre, Sekhmet.

Reprenant les bonnes idées de ses prédécesseurs, Ever oasis ne révolutionne pas le genre, mais propose une expérience agréable qui pêche parfois par une certaine répétition, propre néanmoins aux codes du genre. On notera aussi que l’oasis et son arc-en-ciel ressemblent à s’y méprendre au monde des Bisounours, le mal étant symbolisé par l’unique chaos. Ce village parfait, au beau milieu d’un univers chaotique, ne ressemble t’il pas davantage à un mirage qu’à une réelle oasis ? Le jeu assume néanmoins ce parti-pris et met l’accent sur la coopération et l’entraide. Qu’on se le dise, dans Ever Oasis, il ne suffit pas de sauver le monde, il faut le faire avec le sourire.

Ever Oasis - Official Game Trailer - Nintendo E3 2016

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Le monde verdoyant et plein de vie de l’oasis, opposé à l’aridité et au vide du désert

  • La philosophie « Un pour tous, tous pour un »

On n’a pas aimé :

  • L’absence de défi

  • La répétition, même si elle est souvent inhérente au jeu de gestion

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous avez une âme de collectionneur de moulins, de légumes, de ballons, de soupes…

  • Vous cherchez une histoire où tout le monde est gentil, pour oublier ce monde cruel

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Le mélange manchot-chouette vous perturbe

  • Vous trouvez les Dark Souls trop faciles
  • Vous n’adhérez pas à l’idée qu’on puisse sauver le monde en ramassant des fruits

La note de Pixels

3 « manchouettes » sur 5