Tiran, au premier plan, et Sanafir vues d’un avion. | STRINGER / AFP

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a officialisé, samedi 24 juin, le transfert à l’Arabie saoudite de deux îlots de la mer Rouge. Ces deux îles, Tiran et Sanafir, sont inhabitées mais sont situées stratégiquement à l’entrée du golfe d’Aqaba. Elles permettent de contrôler l’accès au port israélien d’Eilat grâce au détroit de Tiran.

En 2016, le gouvernement avait annoncé un accord pour la rétrocession de ces îles à l’Arabie saoudite. Il l’a justifié en expliquant qu’elles appartenaient de fait à l’Arabie, et que l’Egypte n’en assurait que la protection, sur demande saoudienne, depuis les années 1950.

La décision gouvernementale avait provoqué un long et dur débat politique, accompagné de d’importantes manifestations. Pour nombre d’Egyptiens, les deux îlots sont une fierté nationale depuis la fermeture du détroit par Gamal Abdel Nasser, qui avait précipité la guerre israélo-arabe de 1967 et l’occupation par Israël du Sinaï et des deux îlots, jusqu’au traité de paix de 1979.

Une femme a ajouté les mots "Tiran" et "Sanafir" sur le drapeau égyptien pour protester contre la décision du gouvernement. | MOHAMED EL-SHAHED / AFP

Le Parlement avait approuvé le 14 juin l’accord de rétrocession à l’issue de trois jours de débats mouvementés, durant lesquels des députés de l’opposition avaient interrompu les séances en scandant des slogans dénonçant la rétrocession des deux îlots.

La Haute cour constitutionnelle avait suspendu, le 21 juin, tous les jugements rendus sur la rétrocession, le temps de choisir la juridiction habilitée à juger ce dossier. De nouveaux appels à manifester au cours de la semaine passée ont conduit à des dizaines d’arrestations. Les deux camps se sont également affrontés devant les tribunaux, où plusieurs jugements contradictoires ont été prononcés.