La justice des Pays-Bas juge l’Etat néerlandais partiellement responsable du massacre de Srebrenica
La justice des Pays-Bas juge l’Etat néerlandais partiellement responsable du massacre de Srebrenica
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’enclave de l’est de la Bosnie était sous la protection de l’ONU lorsqu’elle fut prise, le 11 juillet 1995, par les forces serbes, qui assassinèrent alors près de huit mille garçons et hommes musulmans.
L’enclave de Srebrenica était placée sous la protection de l’ONU lorsqu’elle avait été prise, le 11 juillet 1995, par les forces serbes de Bosnie du général Ratko Mladic. | ANTONIO BRONIC / REUTERS
La cour d’appel de La Haye a confirmé, mardi 27 juin, que les Pays-Bas étaient pour partie responsables de la mort de plus de trois cents Musulmans qui avaient été expulsés d’une base néerlandaise, dont les environs avaient été conquis par les troupes bosno-serbes, en 1995 dans le secteur de Srebrenica, dans l’est de la Bosnie.
Cet arrêt confirme une décision rendue en 2014, selon laquelle les soldats de maintien de la paix néerlandais auraient dû savoir que les Musulmans cherchant refuge dans leur base, dans la localité de Potocari, seraient assassinés par les troupes bosno-serbes si on les en expulsait, ce qui fut le cas.
« La cour juge que l’Etat néerlandais a agi illégalement » et le « condamne à verser une compensation partielle » aux familles des victimes, a déclaré la juge Gepke Dulek, ajoutant que les casques bleus néerlandais avaient facilité la séparation des hommes et des garçons musulmans « en sachant qu’il y avait un risque réel qu’ils subissent un traitement inhumain par les Serbes de Bosnie ».
Enclave sous la protection de l’ONU
L’enclave de Srebrenica était sous la protection de l’ONU lorsqu’elle fut prise, le 11 juillet 1995, par les forces serbes de Bosnie du général Ratko Mladic. Les casques bleus néerlandais ne résistèrent pas. Les Serbes de Bosnie assassinèrent alors près de huit mille garçons et hommes musulmans. Plus d’une centaine de soldats néerlandais ont manifesté à la fin de septembre 2016 leur volonté de porter plainte également contre l’Etat pour les avoir envoyés accomplir une « mission impossible ».
La guerre de Bosnie fit plus de cent mille morts et environ deux millions de réfugiés et de déplacés. Le procès de Ratko Mladic pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre est en cours devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.