Finances publiques : trois points à retenir du rapport de la Cour des comptes
Finances publiques : trois points à retenir du rapport de la Cour des comptes
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’institution s’inquiète du dérapage des finances publiques dans un audit publié jeudi.
Commandé par le premier ministre, Edouard Philippe, à la haute juridiction financière afin de disposer d’une publication « transparente » avant l’élaboration du premier budget du quinquennat Macron, le rapport de la Cour des comptes dresse un portrait inquiétant des finances publiques françaises.
- Des prévisions budgétaires entachées, selon elle, d’« insincérités »
La Cour des comptes relève que l’écart entre les prévisions budgétaires du gouvernement Hollande et la situation actuelle ne s’explique ni par une évolution de la conjoncture économique ni par « un choc majeur appelant des dépenses nouvelles ».
Elle relève des sous-budgétisations importantes « plus élevées encore que les années précédentes » sur les dépenses des ministères et des estimations « volontairement optimistes » de l’impact de certaines mesures.
Elle conclut donc à l’insincérité des prévisions, aussi bien « dans le projet de loi de finances soumis à la représentation nationale à l’automne 2016 que dans le programme de stabilité transmis à la Commission européenne en avril 2017 ».
- Des risques importants de dérapage du déficit
La France ne pourra pas afficher en fin d’année un déficit public inférieur à 3 % de son produit intérieur brut (PIB) comme elle s’y était engagée auprès de ses partenaires européens sans une « action vigoureuse et rapide », selon Cour des comptes.
Le déficit public devrait atteindre 3,2 % du produit intérieur brut en France en 2017 « sans mesures fortes de redressement », soit 0,4 point de plus que l’objectif fixé sous François Hollande.
- Equation budgétaire encore plus complexe en vue pour 2018
Malgré son appel en faveur d’une stabilisation, voire d’une baisse des dépenses publiques en 2018, la Cour des comptes reste consciente que « l’exercice 2018 [sera] caractérisé par de nombreux facteurs d’augmentation de la dépense publique », entre la croissance de la masse salariale publique promise sous François Hollande, la hausse des dépenses de défense et de sécurité ou encore les grands travaux d’infrastructure attendus.