Dans un communiqué, le juge Martin Moore-Bick a assuré que l’enquête publique « découvrira la vérité sur ce qu’il s’est passé dans la tour Grenfell, afin que nous puissions tirer des leçons pour l’avenir et s’assurer que ce genre de tragédie n’arrive plus. » | HANNAH MCKAY / REUTERS

L’enquête publique sur l’incendie de la tour Grenfell à Londres, dans lequel au moins 79 personnes sont mortes ou présumées mortes, sera dirigée par un juge d’appel à la retraite, sir Martin Moore-Bick, a annoncé, jeudi 29 juin, la première ministre Theresa May.

« Toutes les pierres seront retournées », a ajouté Mme May, précisant que le juge rendra « un rapport intermédiaire aussi vite que possible », alors que les proches des victimes et les habitants du quartier endeuillé par le drame demandent des réponses au gouvernement. L’enquête publique, ainsi que l’enquête criminelle ouverte auparavant, devront déterminer les circonstances de l’incendie, mais également éclaircir l’implication du revêtement extérieur de la tour, soupçonné d’être inflammable et installé en 2016.

Le feu s’est propagé à grande vitesse par l’extérieur de l’immeuble, piégeant de très nombreux résidents de cette tour HLM de 24 étages, et plusieurs entreprises ayant participé aux dernières rénovations du bâtiment ont été mises en cause.

Des matériaux inflammables scrutés

Environ 600 bâtiments possédant un revêtement isolant extérieur sont en cours d’inspection par les autorités à Londres, et cinq tours possédant le même matériau isolant inflammable que le bâtiment incendié ont été évacuées en urgence dans le quartier de Camden.

Dans un communiqué, le juge Martin Moore-Bick a assuré que l’enquête publique « découvrira la vérité sur ce qu’il s’est passé dans la tour Grenfell, afin que nous puissions tirer des leçons pour l’avenir et s’assurer que ce genre de tragédie n’arrive plus. »

Alors que l’incendie a eu lieu dans un quartier populaire de North Kensington, enclavé au milieu d’un des quartiers les plus riches de Londres, et où certains habitants craignent la gentrification, le choix du juge pourrait créer la controverse. Lors d’une précédente décision concernant une femme dont le loyer devenait trop élevé, il avait statué dans le sens des autorités locales lui ayant fait une proposition de relogement très éloignée de son quartier d’origine.