La procureure générale du Venezuela convoquée devant la justice
La procureure générale du Venezuela convoquée devant la justice
Le Monde.fr avec AFP et AP
Luisa Ortega, dissidente du président chaviste Nicolas Maduro, comparaîtra le 4 juillet. Elle est, en outre, interdite de sortie du territoire.
La procureure générale du Venezuela Luisa Ortega à Caracas, le 28 juin. | Fernando Llano / AP
La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, a été citée à comparaître mercredi 28 juin par la Cour suprême. L’audience « orale et publique » a été fixée au 4 juillet. Celle-ci devra statuer si la magistrate peut être traduite en justice. Le tribunal suprême (TSJ) a assorti sa décision d’une interdiction de sortie du territoire ainsi que du gel des comptes et des avoirs de Mme Ortega.
Chaviste entrée en dissidence, la procureure a multiplié les interventions ces dernières semaines pour critiquer le gouvernement du président Maduro, qu’elle accuse de vouloir confisquer le pouvoir et de réprimer durement les manifestations hostiles à son égard – qui ont fait 76 morts depuis début avril.
Nomination de magistrats
Le TSJ, accusé de servir l’exécutif, a également ordonné la comparution du député Pedro Carreno. Ce partisan du président a présenté l’action en justice contre la procureure. Sera aussi auditionné Tarek William Sabb, également proche de M. Maduro.
M. Carreno, qui a également demandé au tribunal d’évaluer « la santé mentale » de Luisa Ortega, a assuré que la procureure a « menti » en disant qu’elle n’avait pas approuvé la nomination de trente-trois magistrats, désignés selon elle irrégulièrement par le précédent Parlement de majorité chaviste, en décembre 2015.
« Terrorisme d’Etat »
Mercredi, Mme Ortega a accusé le successeur de Hugo Chavez (1999-2013) d’avoir imposé un « terrorisme d’Etat », en raison des violences exercées par les forces de l’ordre contre la vague de manifestations secouant le pays depuis bientôt trois mois.
« Ici on dirait que tout le pays est terroriste », a-t-elle lancé lors d’une déclaration devant la presse, au lendemain d’une attaque présumée d’un hélicoptère de police contre la Cour suprême, qui a mis l’armée en alerte.
« Moi, ce que je pense, c’est que nous avons un terrorisme d’Etat, où l’on a perdu le droit à manifester, où les manifestations sont cruellement réprimées, où l’on juge des civils devant la justice militaire », a-t-elle dénoncé.