Discours de politique générale de Philippe : ce qu’il faut retenir des annonces du premier ministre
Discours de politique générale de Philippe : ce qu’il faut retenir des annonces du premier ministre
Au lendemain de l’intervention d’Emmanuel Macron, le premier ministre s’exprime devant les députés à l’Assemblée nationale pour obtenir le vote de confiance pour son gouvernement.
Le gouvernement mettra en œuvre une promesse de campagne d’Emmanuel Macron et « portera progressivement le prix du paquet de cigarettes à 10 euros ». | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH POLITICS POUR "LE MONDE"
Au lendemain de l’intervention solennelle du président Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, le premier ministre, Edouard Philippe, a décliné, mardi 4 juillet, « le discours de la méthode » de l’exécutif, notamment sur les volets économique et social, où le chef de l’Etat ne s’est guère aventuré.
Santé : vaccins obligatoires, hausse du prix du tabac…
Edouard Philippe a annoncé que l’ensemble des « vaccins pour la petite enfance » aujourd’hui seulement « recommandés » par les autorités de santé deviendrait obligatoire dès l’an prochain.
Aujourd’hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite, et huit autres, dont la coqueluche, l’hépatite B ou la rougeole, sont seulement recommandés. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a dit le 16 juin réfléchir à une telle obligation pour lutter contre le faible taux de couverture de certains vaccins et la réapparition de certaines maladies comme la rougeole.
Il veut aussi lutter contre le tabac. Pour cela, le gouvernement mettra en œuvre une promesse de campagne d’Emmanuel Macron et « portera progressivement le prix du paquet de cigarettes à 10 euros », contre environ 7 euros actuellement (+ 40 %).
« Le tabac en France entraîne plus de 80 000 décès. C’est la première cause de mortalité évitable, et la consommation quotidienne de tabac augmente chez les adolescents. Ne rien faire est exclu », a dit le premier ministre, promettant aussi de « lutter sans merci contre les trafics ».
Le premier ministre a promis que « d’ici la fin du quinquennat, tous les Français auront accès à des offres de soins sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives ». « Notre stratégie de santé devra rompre le cercle vicieux du “renoncement aux soins” », a-t-il dit.
Revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés et du minimum vieillesse
Conformément à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la revalorisation « dès 2018 » de l’allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse, actuellement à 800 euros, a été annoncés.
« Nous simplifierons les procédures pour les titulaires de droits sociaux qui souvent, par désespoir ou ignorance, ne les réclament plus », a annoncé le premier ministre. Dans sa feuille de route, publiée lundi, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, avait inscrit « un revenu décent assuré pour tous avec des minima sociaux plus simples ». Cette feuille de route prévoit « une augmentation ciblée du montant de la prime d’activité dès 2018, puis la revalorisation des montants du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé à 900 euros », contre un peu plus de 800 euros actuellement.
M. Philippe a également rappelé que des mesures « améliorant le congé maternité et les solutions de garde d’enfant » seront annoncées par la ministre de la santé et des solidarités et la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Education : un baccalauréat réformé pour 2021
Edouard Philippe a promis mardi de faire « profondément évoluer » le baccalauréat avec une mise en œuvre complète pour 2021. « Une concertation sera lancée dès la rentrée prochaine, pour resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu », a-t-il dit. La concertation aboutira « avant septembre 2018, pour une mise en œuvre complète de cette réforme pour le bac 2021 ». « Nous dépensons bien plus que les autres pays pour le lycée, notamment parce que notre système est rigide et conçu autour du baccalauréat, mais nous conduisons 60 % – 60 % ! – de bacheliers à l’échec en licence ! », a déploré le premier ministre.
Le premier ministre a aussi affirmé une « ambition forte » pour la filière professionnelle, prônant des liens « resserrés » entre le lycée professionnel et le monde de l’entreprise. « Le lycée professionnel doit aussi être mieux intégré avec les filières post-bac courtes que sont les BTS et les licences professionnelles », a-t-il dit. Il s’est déclaré en faveur de « diplômes de qualification à bac + 1 » après le baccalauréat professionnel.
Justice : une loi de programmation présentée en 2018
M. Philippe a annoncé la présentation en 2018 au Parlement d’une loi quinquennale de programmation des moyens de la justice au Parlement. « Cette loi permettra à la garde des sceaux d’engager un vaste mouvement de dématérialisation, de simplification et de réorganisation », a-t-il dit, assurant également que le gouvernement tiendrait la promesse de créer 15 000 places de prison.