Une équipe d’intervention d’urgence en position lors des affrontements entre police irakienne et combattants de l’Etat islamique, le 7 juillet à Mossoul. | AHMED SAAD / REUTERS

Des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont tué deux journalistes irakiens dans un village au sud de Mossoul, dans le nord du pays, a annoncé vendredi 7 juillet la chaîne de télévision qui les employait. En revanche, un troisième journaliste qui était resté bloqué dans le village a été secouru par les forces de sécurité.

La chaîne « Houna Salaheddine » (Ici Salaheddine) n’a pas précisé la date de l’attaque. Mais des combattants de l’EI se sont infiltrés dans le village d’Imam Gharbi plus tôt cette semaine, kidnappant des civils, et les forces irakiennes s’efforcent de les en chasser, selon des responsables militaires.

« Notre collègue Harb Hazza al-Douleimi, correspondant de la chaîne Houna Salaheddine, et Soudad al-Douri, le caméraman, sont tombés en martyrs » à Imam Gharbi, a indiqué la télévision dans un communiqué.

« Pris au piège »

Un autre correspondant de la chaîne irakienne, Mustafa Wahadi, s’était, lui, retrouvé pris au piégé dans le village avec des policiers. « La situation est très dangereuse autour de moi » et l’EI « est tout proche », avait-il écrit sur sa page Facebook.

Dans la soirée, le général de brigade Saad Maan, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a annoncé qu’il avait été secouru. « Les forces de sécurité ont pu libérer les journalistes pris au piège dans le village et les policiers qui étaient avec eux », a-t-il indiqué, sans plus de précision.

En 2016, l’Irak a fait partie des trois pays les plus meurtriers pour les journalistes pour la quatrième année consécutive, selon le Comité pour la protection des journalistes.

Deux journalistes français et leur fixeur irakien ont été tués dans l’explosion d’une mine le mois dernier à Mossoul, où les forces irakiennes sont engagées dans la dernière étape de la bataille contre l’EI.

Assaut prévu

Le village d’Imam Gharbi se trouve à 60 km au sud de Mossoul, près du Tigre. Non loin, sur l’autre rive de ce fleuve, dans la province de Salaheddine, se trouve une zone encore tenue par l’EI que les forces irakiennes n’ont pas attaquée lors de leur offensive sur Mossoul, lancée en octobre. « Nous cernons le village et nous le prendrons d’assaut d’ici quelques heures », a déclaré le général Najmeddine al-Joubouri, responsable de la sécurité pour toute la province de Ninive.

Selon un officier de l’armée qui a souhaité conserver l’anonymat, des combattants de l’EI ont traversé le fleuve et se sont infiltrés dans Imam Gharbi. « Plus de dix familles ont été kidnappées par des membres de Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr), dont des femmes et des enfants », a-t-il précisé.

Selon le cheikh Marwan Jabara, porte-parole des tribus de la province voisine de Salaheddine, les journalistes étaient partis jeudi avec des forces de police pour rendre compte des opérations visant à déloger du village les 40 à 50 jihadistes infiltrés.