En Allemagne, les sociaux-démocrates promettent que l’Etat continuera de dépenser
En Allemagne, les sociaux-démocrates promettent que l’Etat continuera de dépenser
Le Monde.fr avec AFP
Le pays, qui a inscrit dans sa Loi fondamentale un « frein constitutionnel à l’endettement », est régulièrement critiqué par ses partenaires pour ne pas dépenser assez.
Les sociaux-démocrates allemands, rivaux d’Angela Merkel en vue des élections de septembre, ont annoncé dimanche 16 juillet vouloir garantir un montant minimum d’investissement public en Allemagne.
Le pays est régulièrement critiqué par ses partenaires pour ne pas dépenser assez. Sous l’impulsion de la chancelière conservatrice Angela Merkel, l’Allemagne a inscrit en 2009 dans sa Loi fondamentale un « frein constitutionnel à l’endettement ».
« Aux côtés du frein à l’endettement nous avons besoin d’un montant minimum pour les investissements » de l’Etat dans la Constitution nationale, a déclaré Martin Schulz, le chef de file du SPD, à Berlin, en détaillant le programme électoral du parti.
Le frein instauré par Mme Merkel limite depuis 2011 le déficit structurel annuel de l’Etat fédéral et celui des Etats régionaux, hors effets non contrôlables de la conjoncture, à 0,35 % du produit intérieur brut (PIB).
L’Allemagne critiquée en France et au Royaume-Uni
Depuis plusieurs années, l’Allemagne enregistre en réalité des excédents budgétaires au niveau fédéral et a réduit sa dette en proportion de son PIB. Cette politique, combinée à des excédents commerciaux records, est critiquée à l’étranger : l’Allemagne se voit accusée de profiter de ses partenaires, à qui elle vend en masse les produits qu’elle fabrique, mais de garder les cordons de la bourse fermés lorsqu’il s’agit de soutenir la croissance globale en Europe par des investissements profitant à tous.
Le président français Emmanuel Macron a ainsi jugé dans une interview publiée jeudi que l’Allemagne « doit bouger » dans ce domaine. Berlin « doit accompagner une relance de l’investissement public et privé en Europe », a-t-il dit.
The Economist vient aussi de résumer les griefs à l’encontre de l’Allemagne avec une « une » ayant fait grand bruit : « Le problème allemand : pourquoi son excédent porte préjudice à l’économie mondiale », y disait l’hebdomadaire britannique avec en effigie l’aigle germanique toutes ailes et griffes déployées.
The size and persistence of Germany's savings hoard make it an awkward defender of free trade https://t.co/BaAYeRr2J1
— TheEconomist (@The Economist)
« L’Etat, et c’est justifié, ne doit pas créer des déficits qui ne sont pas nécessaires », a argumenté M Schulz, « mais dans ce cas il doit aussi ancrer dans le marbre la manière dont il compte utiliser son argent pour améliorer les infrastructures », en matière de transport, d’énergie ou d’Internet.
Angela Merkel reste très réservée sur le sujet, préférant utiliser les excédents pour réduire la dette et financer les retraites de la population allemande âgée. Elle a également promis le plein-emploi d’ici à 2025. Les sociaux-démocrates ont peu de chances de lui ravir le pouvoir lors des élections législatives du 24 septembre. Ils sont en retard de plus de quinze points dans les sondages sur les conservateurs.