François Baroin va quitter le Sénat et « redevenir un militant parmi les autres ». | MARTIN BUREAU / AFP

« Nous nous sommes déjà beaucoup serré la ceinture. » Alors que la Conférence nationale des territoires se réunit pour la première fois, le président de l’association des maires de France François Baroin (Les Républicains, LR) se pose en défenseur des collectivités, face à l’ambition du gouvernement de supprimer la taxe d’habitation, dans un entretien au Parisien publié lundi 17 juillet.

Accueillant positivement le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, il revient sur son organisation territoriale, reconnaissant que le pacte de responsabilité entre l’Etat et les collectivités locales est une bonne chose. « J’attends maintenant des clarifications, notamment sur la situation budgétaire. »

La principale pomme de discorde concerne la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des contribuables, une des mesures phares du programme présidentiel, qui doit être mise en place progressivement entre 2018 et 2020. François Baroin met alors en garde le président sur cette mesure, tout en préconisant de moderniser cet impôt.

« Je pense que le président prend un risque constitutionnel en voulant supprimer cet impôt. Car à mes yeux, cela remet clairement en cause la libre administration des communes et intercommunalités qui ne dépendaient quasiment plus que du système de dotation de l’Etat. »

Deux propositions formulées

Emmanuel Macron a promis de compenser le manque à gagner « à l’euro près ». Un engagement qui suscite de vives craintes du côté des maires. « Personne ne croit à la compensation. La sincérité est certainement là, mais la capacité à le faire, je n’y crois pas », affirme l’élu LR.

Le candidat Macron avait également annoncé durant la campagne d’autres mesures qui touchent directement les collectivités. En premier lieu, la suppression d’environ 70 000 postes dans la fonction publique territoriale et 10 milliards d’euros d’économie pour les collectivités sur cinq ans, sur les 60 milliards prévus au niveau national. Des dossiers que le nouvel exécutif doit encore préciser.

« Sur les trois dernières années, les collectivités ont réalisé 34 % d’économie à l’échelle de toutes les dépenses nationales, alors que 80 % de la dette est de la responsabilité de l’Etat », détaille François Baroin dans Le Parisien, avant d’asséner : « Là, je dis que trop, c’est trop ! »

Il va présenter deux propositions lors de la Conférence nationale des territoires : un moratoire sur la fermeture des services publics en milieu rural, et la création d’une agence nationale des territoires en dehors des métropoles.