Affaire russe : Trump désavoue son ministre de la justice
Affaire russe : Trump désavoue son ministre de la justice
Le Monde.fr avec AFP et AP
Donald Trump a estimé que Jeff Sessions n’aurait pas dû accepter sa nomination s’il se savait compromis dans cette affaire et revient sur son entrevue avec Poutine au G20.
Dans un entretien au New York Times publié le 19 juillet, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il n’aurait jamais nommé Jeff Sessions au poste de ministre de la justice, s’il avait su que ce dernier se récuserait dans l’enquête du FBI concernant l’affaire russe.
Donald Trump a estimé que Jeff Sessions n’aurait pas dû accepter sa nomination s’il se savait compromis dans l’affaire des liens supposés entre sa campagne électorale et la Russie.
« Comment pouvez-vous accepter un poste et ensuite vous récuser ? S’il s’était récusé de lui-même avant de prendre le poste, j’aurais dit : “Merci Jeff, mais je ne vais pas vous prendre”», a dit Donald Trump dans cet entretien. « C’est extrêmement injuste, et je pèse mes mots, pour le président », a-t-il ajouté.
Cet extraordinaire désaveu du président fragilise l’un des personnages les plus importants de son gouvernement.
Sénateur influent
En outre, Jeff Sessions, très longtemps un sénateur républicain influent, a été l’un des plus fidèles soutiens du milliardaire lors de sa campagne présidentielle. Il s’était déclaré incompétent dans l’enquête du FBI – sous tutelle du ministère de la justice – après la révélation d’une rencontre avec l’ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kislyak, pendant la campagne.
Donald Trump a également critiqué dans cet entretien le témoignage de Jeff Sessions devant la commission de renseignement du Sénat estimant que son ministre de la justice avait donné « de mauvaises réponses ».
Jeff Sessions avait vigoureusement démenti les accusations de collusion avec la Russie pour influencer l’élection présidentielle américaine en faveur de Donald Trump, les qualifiant de « mensonges détestables ».
Il avait également eu de vifs échanges avec plusieurs sénateurs qui insistaient pour avoir des détails sur ses conversations avec Donald Trump, ce qu’il a refusé de fournir au nom de la confidentialité. « Il a répondu à des questions simples et cela aurait dû être des réponses simples, mais ça ne l’était pas. »
Blagues et adoption
Dans cette interview, il revient également sur sa conversation révélée mardi avec Vladimir Poutine lors du dernier dîner du G20. Trump affirme n’avoir parlé en aparté avec le président russe que pendant environ quinze minutes et a déclaré que la conversation consistait surtout en « plaisanteries plus que toute autre chose » – mais aussi en quelques mots sur l’adoption.
La Russie a, en effet, interdit aux Américains d’adopter des enfants russes en réponse à la loi Magnitsky, adoptée par le Congrès américain en 2012. Cette loi permettait aux États-Unis d’imposer des sanctions aux Russes considérés comme des contrevenants aux droits humains.
C’est le même sujet que le fils aîné de Trump, Donald Trump Jr., prétend avoir abordé avec un avocat russe lors d’une réunion qui a fait l’objet d’un examen approfondi – une coïncidence que Trump a décrite dans l’interview comme « intéressante ».