A Cherbourg, le 9 juillet 2017. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Hervé Guillou, le PDG de Naval Group (ex-DCNS), s’est séparé mardi 18 juillet de sa numéro deux, Marie-Pierre de Bailliencourt, la directrice générale adjointe chargée du développement qui, arrivée en 2014, avait négocié avec succès le contrat des sous-marins australiens. Ce départ, que le groupe refuse de confirmer, n’est pas lié à des divergences stratégiques, mais à une mésentente entre les deux dirigeants. Jean-Michel Billig, jusqu’alors chargé de mission auprès de M. Guillou, est pressenti pour être le futur directeur du programme sous-marin Australie.

Nul doute que les conséquences de cette rupture devraient être évoquées lors du conseil d’administration du groupe, réuni ce vendredi 21 juillet, pour la publication des résultats semestriels. Le conseil pourrait aussi aborder des questions d’évolution de gouvernance.

Ce départ intervient au plus mauvais moment alors que se mettent en place les conventions qui lieront pendant cinquante ans la France et l’Australie pour la construction des sous-marins. Il s’agit à la fois de relations entre les deux pays et aussi avec les industriels pour gérer dans le temps, ce contrat de 50 milliards de dollars australiens, soit 35 milliards d’euros, dont 8 milliards reviendront aux entreprises de l’Hexagone.

Reste maintenant à savoir quelle sera la réaction de l’Etat principal actionnaire de ce groupe public de construction navale avec à ses cotés Thales. C’est fort de leurs soutiens que Marie-Pierre de Bailliencourt, avait rejoint l’ex DCNS. Diplômée en affaires internationales de l’université Hopkins des Etats-Unis, l’ancienne sherpa de Boutros Boutros-Ghali, le secrétaire général de l’ONU, vice-présidente industrie chez Dassault Systèmes puis directrice générale adjointe de Bull était venue pour insuffler une autre culture, plus tournée vers l’international et le marketing, dans un univers d’ingénieurs de l’armement.