• Charles Lloyd New Quartet
    Passin’Thru

Pochette de l’album «  Passin’ Thru », du Charles Lloyd New Quartet. | BLUE NOTE RECORDS/UNIVERSAL MUSIC

Enregistré lors de deux concerts en 2016, au Montreux Jazz Festival, en Suisse le 30 juin, et au Lensic Performing Arts Center de Santa Fe (Nouveau-Mexique), le 29 juillet, Passin’Thru, nouvel album du saxophoniste et flûtiste Charles Lloyd est tout simplement un bonheur. Il débute dans les emportements de Dream Weaver, retour vers une composition de 1966, présente sur un disque pour la compagnie phonographique Atlantic. Et avance jusqu’à Shiva Prayer, magnifique étirement mélodique. Avec lui, constituant un groupe au sens le plus fort du terme, fondé en 2007 et un temps mis en sommeil, le pianiste Jason Moran, le contrebassiste Reuben Rogers et le batteur Eric Harland. Par ces quatre-là, le grand art du jazz s’impose, dans le rappel de la spiritualité musicale de John Coltrane (1926-1967), en circulation constante, échanges, écoutes, attention collective. Sylvain Siclier

1 CD Blue Note Records/Universal Music.

  • The Last Dinosaur
    The Nothing

Pochette de l’album « The Nothing », de The Last Dinosaur. | NAIM RECORDS-MODULOR

Dans le texte qui accompagne l’album The Nothing, son concepteur Jamie Cameron, qui œuvre pour l’occasion sous le nom de The Last Dinosaur, duo formé avec Luke Hayden, explique qu’il aborde ici la question de la mort. Souvenir du chagrin vécu à l’adolescence par la perte d’un ami, après un accident, et sa « peur de mourir ». Un thème difficile, avec lequel le chanteur, guitariste, photographe et écrivain britannique aurait pu sombrer dans le pathos. Or tout ici, la musique, les volutes vocales, les arrangements, les entrelacs de cordes (Rachel Lanskey au violon), les claviers discrets, l’accompagnement rythmique sobre, mène plutôt vers la lumière. Comme si ce contraste formel venait apaiser le tourment. Et si le recueillement, l’émotion sont de mise dans cet enregistrement qui s’étend de 2009 à 2016, c’est sans avoir besoin d’être surlignés. Cela donne un ensemble de grande beauté, où l’on retiendra plus particulièrement les compositions Atoms, All My Faith, l’instrumental The Body Collapse et The Sea. S. Si

1 CD Naim Records-Modulor.

  • Warsaw Village Band
    Sun Celebration

Pochette de l’album « Sun Celebration » de Warsaw Village Band | DR

Basées sur des thèmes tirés du folklore, pour la plupart, les compositions de ce septet polonais sonnent comme de pimpantes créations contemporaines. Voix et violons, vièle à roue et dulcimer virevoltent sur des percussions au sang vif, invitant au passage dans leur sarabande des sonorités échappées d’autres contrées. Le Warsaw Village Band a le sens du partage et de l’hospitalité. Ce qui donne lieu, dans ce septième album, à d’étonnants croisements, entre autres avec la lumineuse chanteuse et joueuse de cornemuse galicienne (gaïta) Mercedes Peon, le kamantché perse enchanteur de Kayhan Kalhor (apportant une touche de mélancolie dans la frénésie joyeuse qui domine l’ensemble), les chanteurs et musiciens indiens (sarangi, harmonium, tabla) Sanjay Khan et Amrat Hussain. Toujours aussi inventif, surprenant dans ses alliages sonores et sa maîtrise du contraste, épatant dans son habileté à dépoussiérer des musiques de terroir, Warsaw Village Band incarne avec brio la vitalité des nouvelles musiques traditionnelles européennes. Patrick Labesse

2 CD Jaro Medien/L’Autre Distribution.