L’équipe de France féminine a été accrochée par l’Autriche samedi à Utrecht (1-1). | TOBIAS SCHWARZ / AFP

Rien n’a été simple pour les Bleues samedi 22 juillet au soir. Très attendues lors de cet Euro 2017, les footballeuses françaises ont encore souffert à Utrecht (Pays-Bas) face à de coriaces Autrichiennes (1-1).

Modeste vainqueur de l’Islande mardi lors du premier match, l’équipe de France devra certainement battre la Suisse mercredi prochain, et soigner sa différence de buts, pour terminer en tête du groupe C. La défaite sera même interdite sous peine d’une élimination précoce. Dans le même temps, l’Autriche devrait en effet logiquement dominer l’Islande, déjà éliminée après une deuxième défaite contre la Suisse (2-1).

Les joueuses du sélectionneur Olivier Echouafni en seraient bien inspirées au vu de la démonstration de l’Angleterre face à l’Écosse (6-0). En cas de deuxième place, elles affronteraient, selon toute vraisemblance, en quart de finale ces redoutables Anglaises. De quoi risquer une nouvelle et troisième élimination consécutive à ce stade de la compétition après les championnats d’Europe 2009 et 2013.

Des changements peu efficaces

Cinq changements avaient été opérés au sein du onze titulaire : en attaque, Marie-Laure Delie et Gaëtane Thiney obtenaient leur chance, au milieu de terrain, Grace Geyoro entrait en piste, tandis qu’en défense, Griedge Mbock et Eve Périsset devenaient titulaires. Avant d’affronter l’Autriche, battue cinq fois en cinq occasions, les Bleues n’avaient pourtant pas de raison de douter.

Dans un stade Galgenwaard, loin de faire le plein (seules les tribunes latérales étaient ouvertes), les Françaises sont passées à côté de leur première période. Il y a eu pendant 45 minutes un festival de mauvais choix, d’approximations et d’erreurs. La latérale droite Jessica Houara a manqué une flopée de centres. La milieu de terrain Elise Bussaglia a été en difficulté en multipliant les pertes de balles.

Si les autres joueuses n’ont pas particulièrement brillé, à l’exception d’Amandine Henry, c’est la gardienne Sarah Bouhhadi qui manquait deux relances au pied. Sur l’une d’entre elles à la 21e minute, Nicole Billa récupérait et centrait pour Nina Burger. La reprise de l’attaquante autrichienne était captée par la gardienne tricolore qui rachetait sa propre faute. Dans la foulée, la Lyonnaise communiquait sa fébrilité à ses coéquipières. Et les Autrichiennes en profitaient sur une longue touche côté gauche. Bussaglia manquait son dégagement, tout comme Thiney. Lisa Makas en profitait et trompait Bouhaddi d’un tir puissant et bien placé (26e, 1-0).

Auparavant, malgré deux situations délicates où Nina Berger se mettait en évidence, l’équipe de France avait tout de même réussi à se créer quelques situations intéressantes : une reprise en aile de pigeon de Marie-Laure Delie (2e), une frappe lointaine d’Amandine Henry (6e) et surtout une tentative à bout portant de Delie repoussée du pied par la gardienne autrichienne, Manuela Zinsberger (15e).

Le sélectionneur Olivier Echouafni peut être perplexe : les Bleues ont des difficultés lors de cet Euro 2017. | TOBIAS SCHWARZ / AFP

Peu appliquées lors du dernier geste, les Françaises se contentaient de réagir sur coup de pied arrêté. Bussaglia trouvait la tête rageuse d’Amandine Henry au deuxième poteau, aidée par la sortie hasardeuse de Zinsberger (51e, 1-1). La France pouvait respirer et retrouvait enfin ses esprits et un peu son jeu. Intenable, Henry réussissait un une deux avec Eugénie Le Sommer, bien discrète ce soir, avant de frapper du pied de gauche. Manuela Zinsberger, gardienne du Bayern Munich, se prenait pour Manuel Neuer en s’envolant pour détourner du bout des gants le ballon sur la barre transversale (66e).

Match décisif contre la Suisse

Grâce notamment à la capitaine Wendie Renard, très utile dans le jeu aérien, l’équipe de France se montrait plus sereine. Pour tenter de faire basculer la rencontre, Echouafni lançait Kadidiatou Diani en attaque à la place de Thiney (70e) et Camille Abily à la place de Bussaglia. La Lyonnaise devenait la joueuse la plus capée de l’histoire des Bleues avec cette 181e sélection. Mais c’est Nadine Prohaska, qui d’une belle demi-volée, obligeait Bouhhadi à un arrêt (76e).

Plus équilibrée, la fin de rencontre ne permettait pas aux deux équipes de se départager. La néoParisienne Diani et sa future coéquipière Delie se créaient les dernières occasions mais la première butait d’abord sur Zinsberger (84e) et manquait ensuite le cadre (90e +3) quand la deuxième voyait sa reprise de la tête passée à côté (89e).

Les Autrichiennes exultaient comme si elles avaient gagné. Les Bleues faisaient grise mine, elles, qui ont bien du mal à assumer leur statut de favorites. Mercredi 26 juillet, à Breda, il faudra montrer un autre visage contre la Suisse pour éviter une plus grande désillusion. Cela ferait mauvais genre à deux ans d’une Coupe du monde organisée en France.