Le FN maintient sa position sur la sortie de l’euro avec un nouveau calendrier
Le FN maintient sa position sur la sortie de l’euro avec un nouveau calendrier
Le Monde.fr avec AFP
Le parti d’extrême droite est divisé sur la question de la monnaie unique et a décidé, lors d’un séminaire à huis clos, de proposer aux adhérents un programme qui prévoit de repousser son abandon.
Marine Le Pen et les députés du Front national le 21 juin dans un café parisien. | Charles Platiau / REUTERS
Le Front national, qui a tenu vendredi 21 et samedi 22 juillet un séminaire de « refondation » à huis clos, a maintenu le cap de la sortie de l’euro tout en renvoyant l’hypothèse, controversée au sein du parti, à l’issue d’un éventuel quinquennat frontiste.
Selon un communiqué officiel du parti, publié samedi soir, la direction du parti présidé par Marine Le Pen va proposer aux adhérents frontistes, en « tenant compte du message envoyé par les Français lors des élections et, notamment, des inquiétudes exprimées par une partie d’entre eux sur la question de l’euro », de « nouvelles modalités et un nouveau calendrier, afin de retrouver, de manière successive et sur la durée d’un quinquennat, nos différentes souverainetés ».
L’euro en « fin de processus »
Le FN veut entamer ce processus en travaillant « prioritairement » sur « la souveraineté territoriale et donc la maîtrise de nos frontières migratoires et commerciales ». « Afin de se donner le temps nécessaire, le recouvrement de la souveraineté monétaire clôturera ce processus », peut-on encore lire dans ce communiqué dont chaque mot a été pesé au trébuchet.
La sortie de l’euro est ainsi maintenue dans les objectifs du Front national tout en étant repoussée en toute fin de processus. Cette option est chère au numéro deux du FN Florian Philippot et à ses proches. D’autres responsables en revanche, comme l’économiste du parti, Bernard Monnot, et Gilbert Collard, y sont hostiles et plaident pour son abandon.
Selon plusieurs participants à ce séminaire au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), plusieurs responsables du parti se sont abstenus sur ce texte final, dont Nicolas Bay, Bernard Monnot et Jérôme Rivière.
De l’avis de plusieurs membres des deux camps, la rencontre à huis clos n’a pas tourné à l’affrontement. Les participants ont été « invités » à ne pas communiquer la teneur des débats à la presse, selon l’un d’eux. Il n’y a « pas de règlements de comptes, pas du tout », dès vendredi « l’ambiance était très positive, et très constructive », a affirmé samedi sur France Info Florian Philippot.