Le numéro 3 du Vatican devant les juges australiens
Le numéro 3 du Vatican devant les juges australiens
Le Monde.fr avec AFP
George Pell, soupçonné « de délits d’agressions sexuelles » alors qu’il était un des responsables de l’Eglise catholique australienne, plaidera non coupable.
Cardinal George Pell, au centre, entouré par la police alors qu’il arrive au tribunal de Melbourne le 26 juillet 2017. | Tracey Nearmy / AP
Le cardinal George Pell, numéro trois du Vatican, s’est présenté le mercredi 26 juillet pour sa première comparution devant les juges de Melbourne (sud-est de l’Australie) pour des soupçons d’agression sexuelle.
Agé de 76 ans, le responsable des finances du Vatican avait été inculpé fin juin pour « des délits d’agressions sexuelles » remontant à plusieurs décennies, quand il était un responsable de l’Eglise catholique australienne, sans aucune précision sur les faits supposés ni l’âge des victimes présumées.
Le cardinal rejette catégoriquement ces accusations. Le pape François lui a accordé un congé pour lui permettre d’assurer sa défense et le prélat a regagné l’Australie le 10 juillet à cette fin.
« Le cardinal Pell plaidera non coupable de toutes les charges » retenues contre lui, a déclaré devant la cour son avocat, Robert Richter, cité par le quotidien The Age de Melbourne.
Aucune déclaration à son arrivée à Melbourne
La mine sombre et l’allure frêle, le prélat n’a fait aucun commentaire à son arrivée devant le palais de justice de Melbourne, escorté par des policiers et entouré d’une nuée de caméras et d’appareils photo de la presse.
Le cardinal Pell n’était pas tenu d’assister à cette audience préliminaire, à caractère essentiellement administratif, qui doit fixer la date de la prochaine audience dans un procès qui promet d’être long.
Numéro trois de facto de la hiérarchie du Vatican, le prélat a dû se plier aux contrôles de sécurité du palais de justice, où aucune disposition spéciale à son égard n’avait été prise.
L’annonce de son inculpation fin juin avait coïncidé avec la fin d’une longue enquête nationale portant sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants, finalement demandée par le gouvernement en 2012 après une décennie de pressions de la part des victimes.
Quatre ans d’enquête et de recueil de témoignages
La commission d’enquête royale ayant conduit pendant quatre ans ces investigations a recueilli des témoignages éprouvants de milliers de victimes.
Le cardinal Pell avait été entendu trois fois dans ce cadre et avait reconnu devant la commission d’enquête avoir « failli » dans sa gestion des prêtres pédophiles dans l’Etat de Victoria dans les années 1970.
Mais il a déclaré le mois dernier à Rome: « Je suis innocent de ces accusations, elles sont fausses. La simple idée d’agression sexuelle m’est odieuse ».
L’ecclésiastique avait été ordonné prêtre en 1966 à Rome, avant de revenir en Australie en 1971 où il avait gravi les échelons de la hiérarchie catholique.