« Walk with me » : récit boiteux d’une rééducation sentimentale
« Walk with me » : récit boiteux d’une rééducation sentimentale
Par Isabelle Regnier
La romance improbable de ce film danois entre un soldat amputé et une danseuse de ballet, peine à convaincre.
Engagé en Afghanistan, Thomas saute sur une mine. On le retrouve à l’hôpital, à Cophenhague, les deux jambes amputées. Le film suit mécaniquement les étapes, largement balisées par le cinéma contemporain, de son cheminement psychologique : depuis la révolte amère des premiers temps, la rupture qu’elle induit avec son entourage, jusqu’à l’apprentissage résilient d’une nouvelle vie et la naissance d’un sentiment amoureux dont il ne pensait plus jamais pouvoir faire l’expérience. L’objet de cet amour est une jeune femme d’une grande beauté, danseuse de ballet, qui l’aide à retrouver l’usage de son corps en lui dispensant généreusement toutes sortes de massages, le guide dans sa rééducation jusqu’à ce qu’il arrive, déjouant les pronostics des mécedins, à marcher sur deux jambes en métal, et regagne peu à peu sa dignité. Pourquoi pas. Encore faudrait-il avoir quelque raison de croire à ce conte de fées. Que vient faire une star du ballet national du Danemark au chevet de ce soldat brisé, pas vraiment sympathique, se demande-t-on jusqu’à la fin. A cette question, aucune réponse ne sera apportée, pas même celle du mystère, qui fait cruellement défaut.
WALK WITH ME - Bande annonce
Film danois de Lisa Ohlin. Avec Cecilie Lassen, Mikkel Boe Folsgaard (1h45). Sur le web : www.kmbofilms.com/walk-with-me