Football : Cristiano Ronaldo mis en examen pour fraude fiscale en Espagne
Football : Cristiano Ronaldo mis en examen pour fraude fiscale en Espagne
Le Monde.fr avec AFP
La justice reproche à la star du Real Madrid d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger pour éviter de payer ses impôts en Espagne.
Cristiano Ronaldo, le 2 juin à Cardiff. | Frank Augstein / AP
La star du Real Madrid, Cristiano Ronaldo, a été mise en examen, lundi 31 juillet, pour fraude fiscale, devenant le dernier en date des footballeurs en délicatesse avec le fisc en Espagne. Le quadruple Ballon d’or a, cependant, assuré, dans un communiqué, être un contribuable sans reproche : « Je fais toujours mes déclarations d’impôt de façon volontaire parce que je pense que nous devons tous déclarer et payer nos impôts en fonction de nos revenus. »
« Je n’ai jamais rien caché ni eu l’intention de pratiquer l’évasion fiscale », a affirmé l’international portugais dans ce communiqué diffusé après une audition de deux heures au tribunal de Pozuelo de Alarcon, la commune la plus riche d’Espagne, dans la banlieue de Madrid, où il réside comme beaucoup d’autres célébrités.
Contourner les droits à l’image
Cristiano Ronaldo a soigneusement évité la presse à son arrivée et à sa sortie du tribunal. Le communiqué diffusé par l’agence qui le représente – Gestifute – confirme que le joueur le mieux payé du monde, selon Forbes, a été mis en examen pour fraude fiscale. Mais il précise que le ministère public vise uniquement les revenus perçus en 2014 pour la cession de son image lors de campagnes de publicité de 2011 à 2020.
Le ministère public reproche à la star du Real Madrid d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger – aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d’imposition sont très bas – pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ces « droits à l’image ». Dans le communiqué, le joueur assure que cette structure a été créée en 2004 quand il jouait à Manchester United, bien avant son arrivée au Real en 2009.
Le parquet reproche à Cristiano Ronaldo d’avoir déclaré tardivement, en 2014, 11,5 millions d’euros de revenus d’origine espagnole pour la période 2011-2014 alors qu’ils s’élevaient en fait à 43 millions. S’y ajoutent 28,4 millions d’euros qu’il aurait cachés au fisc pour la période 2015-2020. Soit un total de 14,7 millions d’euros d’ardoise fiscale impayée.
Les avocats de « CR7 », le surnom de Ronaldo, cités dans le communiqué, reconnaissent une simple différence d’interprétation sur la part de revenus taxables en Espagne. Si Ronaldo n’a déclaré qu’une seule fois en 2014, font-ils valoir, c’est parce que c’est l’année où il a effectivement touché les revenus des droits à l’image collectés par sa société.
Plusieurs stars épinglées
Le joueur risque « une amende d’au moins 28 millions d’euros » et une peine allant jusqu’à trois ans et demi de prison, selon le syndicat des experts du ministère des finances, Gestha.
Le meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid a rejoint les rangs, déjà bien garnis, des personnalités du ballon rond qui ont maille à partir avec le fisc espagnol. Son grand rival au FC Barcelone, l’Argentin Lionel Messi, avait été condamné l’année dernière pour fraude fiscale à une amende de deux millions d’euros et une peine de vingt et un mois d’incarcération.
Cette dernière a été commuée en une amende supplémentaire de 252 000 euros : 400 euros par jour de prison. Le défenseur du Barça Javier Mascherano a été condamné lui aussi en 2016.
Au Real, l’ancien entraîneur portugais José Mourinho et le défenseur Fabio Coentrao, sont accusés de fraude fiscale. L’Argentin Angel di Maria, qui évolue aujourd’hui au Paris-Saint-Germain, a été condamné à une amende de 1,3 million d’euros. Et leur agent portugais, l’influent Jorge Mendes, a été mis en examen à la fin du mois de juin pour avoir aidé l’attaquant colombien Radamel Falcao – à présent à Monaco – à frauder le fisc en Espagne.
« CR7 », qui doit reprendre l’entraînement avec le Real, le 5 août, annonce dans son communiqué ne plus vouloir faire aucune déclaration en attendant que la justice tranche : « C’est le moment de laisser travailler la justice. Je crois en la justice et j’espère que, dans ce cas aussi, la décision sera juste », dit Cristiano.