C’est un coup dur porté aux « marcheurs frondeurs ». La justice a validé, mardi 1er août, le vote sur les statuts de La République en marche (LRM), contesté par une trentaine de militants. Les plaignants, rassemblés au sein du collectif La Démocratie en marche, s’attaquaient aux statuts en disant s’appuyer sur un « vice de forme ».

Ils avaient déposé, vendredi 21 juillet, un référé au tribunal de grande instance (TGI) de Créteil afin d’empêcher l’adoption des nouveaux statuts du mouvement. Les « frondeurs » réclamaient l’annulation du vote des adhérents sur le texte, qui a eu lieu du 23 au 30 juillet, car la formation d’Emmanuel Macron n’avait pas respecté un délai d’un mois entre la convocation des adhérents et le scrutin.

Cette demande a donc été rejetée par le TGI de Créteil, qui a décidé de valider le vote tout en prolongeant la consultation de quinze jours. La formation du président, qui devait présenter ce mardi 1er août les résultats du scrutin, va donc devoir attendre.

Absence de processus électif

Les contestataires dénonçaient surtout, à travers leur démarche, un fonctionnement du mouvement qui n’est pas assez démocratique à leurs yeux. Les statuts proposés « cantonnent les adhérents à un rôle de supporteur et les excluent de la gouvernance aussi bien locale que nationale » de La République en marche, estime ainsi le collectif.

Il reproche par exemple au texte soumis au vote de verrouiller le « Conseil », le principal organe de décision du mouvement, chargé d’élire la majorité des membres du bureau exécutif et de déterminer ses principales orientations politiques. Les statuts prévoient qu’il soit composé aux trois quarts de membres de droit ou désignés par la direction (ministres, élus, référents…) et pour un dernier quart d’adhérents tirés au sort.

Autres griefs de certains « marcheurs frondeurs » : l’absence de processus électif pour désigner les référents territoriaux du mouvement (ils sont nommés par le bureau exécutif) et les candidats LRM aux différentes élections.

L’état-major de La République en marche, de son côté, assume ces choix. Les statuts ont été pensés pour refuser « la structuration en courants » et empêcher la constitution de « baronnies locales », défendent ses membres.