Des associations de défense des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude autour de l’état de santé d’un membre du Hirak, le mouvement de contestation qui secoue la région du Rif, dans le nord du Maroc, depuis six mois. Hospitalisé lundi 31 juillet, Rabii Elablaq était incarcéré depuis fin juin à la prison Oukacha, à Casablanca. Arrêté pour avoir participé aux manifestations pacifiques dans sa ville d’Al-Hoceima, ce militant de 34 ans avait immédiatement entamé une grève de la faim pour réclamer sa libération.

Plusieurs dizaines de personnes, dont des membres de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et des avocats de la défense, ont tenu un sit-in, mardi, devant l’hôpital à Casablanca. Elles dénoncent l’arrestation « arbitraire » de Rabii Elablaq, tirent la sonnette d’alarme sur son état de santé et demandent sa libération, ainsi que celle des autres détenus du mouvement Hirak, qui réclame le développement du Rif.

« Son état de santé n’a cessé de se détériorer » depuis qu’il est en grève de la faim, a dit à l’AFP Rachid Benali, coordinateur du Comité de défense des détenus d’Al-Hoceima. La défense et les proches du militant ont essayé à maintes reprises de le convaincre de mettre un terme à sa grève de la faim, mais il était déterminé à aller jusqu’au bout, a affirmé à l’AFP Abdessadek Al-Bouchtaoui, autre avocat membre du Comité de défense des détenus.

Peines de prison

Samedi, le roi Mohammed VI a gracié 40 détenus du Hirak, sur un total de 176 personnes placées en détention préventive depuis mai. Le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, et ses principaux meneurs n’en font toutefois pas partie, à l’exception de Sylia Ziani, figure féminine de ce mouvement populaire né en octobre 2016 après la mort atroce d’un vendeur de poisson dans une benne à ordures.

Lundi, deux jours après un discours du souverain marocain niant toute « approche sécuritaire » dans la crise, le tribunal d’Al-Hoceima a prononcé des peines de quatre mois à un an de prison pour seize personnes ayant participé à une manifestation interdite et violemment dispersée par les autorités, le 20 juillet, à Al-Hoceima.