Donald Trump a vanté mercredi la puissance de l’arsenal nucléaire américain. / Lee Jin-man / AP

La communauté internationale s’inquiète de la montée des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Après une brusque escalade rhétorique entre les deux pays, la Chine, l’Allemagne et la France ont appelé les deux pays à la désescalade mercredi 9 août.

« La Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis », a lancé mardi le président américain. Les menaces, si elles continuaient, « se heurteront au feu et à la colère, comme le monde ne l’a jamais vu jusqu’ici », a-t-il ajouté. Donald Trump a encore affirmé sur Twitter mercredi 9 août que l’arsenal nucléaire américain était « plus fort et plus puissant que jamais auparavant ».

Appel à la « responsabilité et à la désescalade »

Si la France s’est refusée à commenter le choix des mots de M. Trump, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a déclaré :

« La détermination du président américain telle qu’elle a été exprimée cette nuit est de toute façon la détermination que tous les présidents américains auraient eue, parce qu’ils ne peuvent pas accepter qu’une partie de leur territoire puisse faire l’objet de tirs de missiles balistiques nucléarisés. »

Il a toutefois assuré que la France regardait « avec préoccupation » la crise des missiles nucléaires du régime nord-coréen, et a renouvelé l’appel de Paris, avec l’appui du Conseil de sécurité de l’ONU, « à la responsabilité et à la désescalade ». « La France est prête à mettre tous ses bons offices disponibles pour que nous puissions trouver une solution pacifiée », a-t-il encore affirmé.

L’Allemagne s’est également dite très inquiète de « l’escalade dans la rhétorique autour de la péninsule coréenne », estimant la situation « vraiment sérieuse ». « La voie militaire ne peut être une solution », a souligné le porte-parole du ministère, Martin Schäfer, faisant référence aux menaces de Donald Trump.

Pékin, principal allié du régime de Kim Jong-Un, a joint sa voix aux deux pays européens en appelant les parties à « éviter les paroles et actions susceptibles d’intensifier les contradictions et d’aggraver la situation ».

« Pas de menace imminente »

La Corée du Nord avait surenchéri mardi aux menaces américaines en annonçant envisager des tirs de missiles près des installations militaires des Etats-Unis sur l’île de Guam, dans le Pacifique. Si son gouverneur, Eddie Calvo, a minimisé les menaces nord-coréennes, il a aussi souligné que le territoire était « prêt à toute éventualité ».

Tomihisa Taue, le maire de Nagasaki, l’une des deux villes touchées par une bombe nucléaire américaine en 1945, a exprimé mercredi sa vive inquiétude quant au fait « que des armes nucléaires puissent être à nouveau utilisées dans un avenir pas si lointain ».

Mais le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, qui a fait escale comme prévu sur le territoire américain de Guam, a tenu à rassurer la communauté internationale. Après avoir déclaré que Donald Trump avait envoyé « un message fort », il a assuré qu’il ne pensait pas « qu’il y ait une quelconque menace imminente ». « Rien de ce que j’ai vu, ni rien de ce que je sais, n’indique que la situation a évolué de façon dramatique au cours des vingt-quatre dernières heures ».

Les menaces répétées et l’enchaînement ces derniers mois de tests de missiles par Pyongyang sont un casse-tête pour Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir. Sous l’impulsion de Washington, le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé à la Corée du Nord des sanctions sans précédent. Les Etats-Unis ont su convaincre ses partenaires chinois — premier soutien de Pyongyang — et russe de renforcer la pression internationale sur un pays accusé d’être une « menace mondiale ».

Comment la Corée du Nord est devenue une menace ?
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