La Banque mondiale arrêtera de financer l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz après 2019, a-t-elle annoncé mardi 12 décembre, à l’occasion du sommet sur le climat de Paris. L’institution multilatérale souhaite ainsi « aligner sur les objectifs de l’accord de Paris » les financements qu’elle accorde aux Etats, a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Un peu plus tôt, le ministre de la transition énergétique, Nicolas Hulot, avait plaidé pour mettre fin à une « forme d’hypocrisie » qui consiste, selon lui, à « d’un côté dire qu’il faut s’affranchir des énergies fossiles et de l’autre que l’ensemble de la communauté internationale – et ça vaut pour mon propre pays – continue sous des formes diverses et variées, à hauteur de plus de 300 milliards de dollars chaque année, à soutenir les énergies fossiles en forme d’exonérations, de subventions ».

Exception pour les pays pauvres

Si de plus en plus d’acteurs financiers affichent leur volonté de se désengager du charbon, énergie la plus polluante, la Banque mondiale est la première banque multilatérale à prendre un tel engagement dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz.

En 2016, les financements de la Banque mondiale dans l’industrie pétrolière et gazière ont représenté près de 1,6 milliard de dollars, soit moins de 5 % de la totalité des financements accordés la même année.

Par ailleurs, à partir de l’an prochain, l’institution publiera tous les ans les émissions de gaz à effet de serre des projets qu’elle finance dans les secteurs les plus émetteurs, comme l’énergie, a-t-elle encore annoncé. Elle va également généraliser la prise en compte d’un prix interne du carbone dans ses futurs investissements.

Toutefois, dans certaines « circonstances exceptionnelles », la Banque pourra continuer de financer des projets dans le gaz « dans les pays les plus pauvres où il y a un bénéfice clair en termes d’accès à l’énergie », et à condition qu’ils ne soient pas en contradiction avec les engagements de ces pays dans l’accord international de Paris sur le climat, signé en 2015.