Nouveau coup de filet contre la presse d’opposition en Turquie
Turquie : nouveau coup de filet contre la presse d’opposition
Le Monde.fr avec AFP
Trente-cinq collaborateurs de médias font l’objet de mandats d’arrêt. Ils sont accusés de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen.
Des journalistes d’opposition manifestent depuis plusieurs mois en Turquie contre la répression à l’encontre des journalistes. Ici à Istanbul, le 24 juillet. / OZAN KOSE / AFP
La répression contre les journalistes s’accentue en Turquie. Un parquet d’Istanbul a émis jeudi 10 août des mandats d’arrêt contre 35 personnes dans le cadre d’une enquête sur les liens entre les médias et les réseaux du prédicateur Fethullah Gülen. Ce dernier est accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, selon l’agence gouvernementale Anadolu.
Neuf personnes, dont des collaborateurs actuels et passés de médias nationaux, ont déjà été interpellées dans la matinée, ajoute Anadolu, précisant que les personnes recherchées sont poursuivies pour « appartenance à une organisation terroriste ».
Les autorités les soupçonnent d’avoir utilisé l’application de messagerie cryptée ByLock, qu’Ankara considère comme l’outil de communication des putschistes présumés, poursuit l’agence.
Atteintes « graves et régulières » à la liberté de la presse
Burak Ekici, l’un des rédacteurs en chef du quotidien d’opposition Birgün, a lui-même annoncé sur Twitter tôt jeudi avoir été interpellé. Sur son site, Birgün ajoute que son ordinateur et son téléphone portable ont été saisis. La police procédait dans la matinée à des opérations pour interpeller les 26 personnes restantes.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des atteintes régulières à cette liberté de la part des autorités turques, notamment depuis la tentative de coup d’Etat. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).