Charlottesville : après deux jours de polémique, Trump condamne des « violences racistes »
Charlottesville : après deux jours de polémique, Trump condamne des « violences racistes »
Le Monde.fr avec AFP
Après la mort d’un manifestant samedi, certains médias et politiques lui ont reproché de renvoyer dos à dos militants d’extrême droite et contre-manifestants.
Charlottesville : "Le racisme c'est le mal", lance Donald Trump
Durée : 01:33
Changement de ton et de mots pour le président des Etats-Unis, Donald Trump. Après la mort, samedi, d’une manifestante antiraciste en marge d’un rassemblement de militants d’extrême droite, à Charlottesville, le président américain a dénoncé, lundi 14 août, les « violences racistes » survenues dans cette ville de Virginie.
« Le racisme, c’est le mal », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. « Et ceux qui provoquent la violence en son nom sont des criminels et des voyous, y compris le KKK [Ku Klux Klan], les néonazis, les suprémacistes blancs et d’autres groupes haineux qui sont répugnants face à tout ce qui nous est cher en tant qu’Américains. »
« Tout ceux qui ont agi de manière criminelle lors des violences racistes de ce week-end devront répondre de leurs actes devant la loi, justice sera rendue », a-t-il ajouté. Et de poursuivre :
« Quelle que soit la couleur de notre peau, nous vivons tous avec les mêmes lois, nous saluons le même drapeau. »
Deux jours après l’attaque à la voiture bélier contre des manifestants antiracistes à Charlottesville qui a fait un mort et 19 blessés, le président, Donald Trump, use de mots bien plus durs pour qualifier cette attaque que ceux utilisés ce week-end.
Journalistes et politiques lui ont, en effet, reproché ses premières réactions où il a renvoyé dos à dos les deux camps. « Nous condamnons dans les termes les plus forts ces démonstrations flagrantes de haine, de bigoterie et de violence de tous les côtés, de nombreux côtés », avait-il ainsi déclaré dans un premier temps, ignorant les questions des journalistes lui demandant s’il dénonçait l’idéologie nationaliste des groupuscules suprémacistes blancs à l’origine de cette manifestation.
« Maléfique et inacceptable »
La première réaction de Donald Trump avait même provoqué la démission de Kenneth Frazier, PDG des laboratoires Merck, et conseiller économique du président états-unien. « Les dirigeants américains doivent honorer nos valeurs fondamentales en rejetant clairement les manifestations de haine, de sectarisme et toute revendication de suprématie qui nient l’idéal américain voulant que tous les hommes ont été créés égaux », a réagi M. Frazier, dans un tweet diffusé sur le site de Merck.
« En tant que PDG de Merck et en mon âme et conscience, j’estime de ma responsabilité de prendre position contre l’intolérance et l’extrémisme », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le ministre de la justice américain, Jeff Sessions, a qualifié cette attaque d’attentat terroriste. « Cela correspond à la définition de terrorisme intérieur », a-t-il dit lors d’une interview sur la chaîne ABC. Avant d’ajouter :
« Vous pouvez être sûrs que l’enquête cherchera à établir les chefs d’inculpation les plus graves possibles, car c’est une attaque maléfique et inacceptable. »
En ce qui concerne l’auteur présumé de l’attaque, James Fields, il est âgé de 20 ans et originaire du Kentucky. Avant son passage à l’acte, il a été photographié au milieu de membres du groupe d’extrême droite Vanguard America, qui est l’un des mouvements organisateurs de la journée « Unite The Right » à Charlottesville.
Le groupe a toutefois assuré, sur son compte Twitter, que l’auteur présumé de l’attentat n’était pas l’un de ses membres.