A Rock en Seine, une ouverture entre électro-pop et urgence rock
A Rock en Seine, une ouverture entre électro-pop et urgence rock
Par Sylvain Siclier
Inüit et Frank Carter & The Rattlesnakes ont inauguré, vendredi, le festival francilien, qui dure jusqu’à dimanche.
Le groupe Inüit. / DR
Temps maussade, avec ondées, atmosphère un peu lourde, pour entrer dans la première journée, vendredi 25 août, du festival Rock en Seine, organisé jusqu’au dimanche 27, sur la partie basse du Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). C’est à 15 h 30 qu’il fallait au festivalier choisir entre les deux concerts d’ouverture, ou bien, le don d’ubiquité n’étant pas accordé à l’être humain, n’assister qu’à une partie de l’un et de l’autre. Sur la Grande Scène, Frank Carter & The Rattlesnakes, là ou dans la soirée sont programmés les têtes d’affiche Franz Ferdinand et Flume. A l’Industrie, à 400 mètres de distance, Inüit.
A pile ou face, c’est Inüit que nous allons écouter d’abord. La formation nantaise a à son actif un premier mini-album de quatre chansons, Always Kévin (Cinq7/Wagram Music), sorti début juin. Un plaisant recueil électro-pop, qui oscille entre refrains enjoués, comme dans Dodo Mafutsi, succès possible, et des atmosphères plus étales (Hush). Particularité du groupe, un apport rythmique marqué, avec outre le batteur, deux instrumentistes aux percussions, par ailleurs l’un au trombone et l’autre au saxophone, autre caractéristique du son du groupe. Des vents pas vraiment en solistes mais plutôt en apport des nappes des deux claviéristes. Au chant, en anglais, une jeune fille. On sent déjà, au long des vingt premières minutes de leur concert une assurance, une identité musicale bien menée.
Le chanteur Frank Carter. / BELLA HOWARD
Rock pur et dur
Vite une petite course vers la Grande Scène, que l’on atteint au moment où de furieux effets larsen s’échappent des guitares et que débute un solo du batteur. Démonstration que la plupart des groupes, en dehors de ceux issus du rock progressif, ne pratiquent plus depuis des lustres. Et surtout pas ceux qui, comme Frank Carter & The Rattlesnakes, donnent dans le rock pur et dur. Il ne dure que deux minutes avant que Carter et ses camarades ne reviennent à l’urgence de leur concert. Urgence sur une base punk et hard rock tout à fait entraînante.
Frank Carter, cheveux teints en orange avec reflets rosés – il fait frisquet, il porte un haut à manches longues qui cache ses tatouages – a fait partie, de 2005 à 2011, du groupe hardcore britannique Gallows. Puis a monté Pure Love avec le guitariste Jim Carroll. Menant peu à peu sa musique vers des éléments mélodiques. Homme de spectacle, il convie le public à se baisser, puis d’un « go » hurlé, les fait sauter en l’air, séquence qu’il prend soin de filmer avec son téléphone portable. Au moment où le soleil vient illuminer les lieux. Il remercie les organisateurs du festival, les équipes du son, des lumières, de la sécurité. Souhaite un bon festival à toutes et tous. Dont ces deux concerts sont un premier signe positif.
Festival Rock en Seine, au Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Mo Boulogne-Pont-de-Saint-Cloud. Jusqu’au dimanche 27 août. 49 € par jour.