La saison des feux 2017 a été la « plus dense » depuis 2003
La saison des feux 2017 a été la « plus dense » depuis 2003
Le Monde.fr avec AFP
Les feux ont brûlé 6 000 hectares de plus qu’en 2016 dans l’arc méditerranéen, et les pilotes de la sécurité civile ont effectué deux fois plus d’heures de vol que l’an dernier.
Pas moins de 16 000 hectares ont brûlé dans l’arc méditerranéen en 2017, soit 6 000 de plus qu’en 2016. C’est ce qu’a relevé mardi 29 août le chef de la base d’avions de la sécurité civile de Nîmes-Garons, dans le Gard, soulignant que la saison des feux de forêt avait été particulièrement « dense ».
Roger Gennaï, le chef de cette nouvelle base (BASC) inaugurée en avril, a précisé lors d’un point presse qu’il fallait remonter à 2003 pour trouver un nombre supérieur d’hectares brûlés dans l’arc méditerranéen. A l’époque, plus de 60 000 hectares étaient partis en fumée.
« Parmi les spécificités de cette année, un stress hydrique très élevé et une concentration des feux dans le Sud-Est », a-t-il expliqué, « alors qu’en 2016 c’était l’inverse, avec des feux importants dans le Sud-Ouest et notamment dans les Pyrénées-Orientales ».
26 000 heures de vol
Le chef de la BASC a profité de ce point presse pour faire un bilan matériel de la saison. Mais M. Gennaï a refusé de revenir sur la polémique estivale concernant la qualité et la quantité des moyens aériens de lutte anti-incendie.
Le Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile (SNPNAC), majoritaire, avait dénoncé au cours de l’été la non-disponibilité de certains appareils en maintenance, estimant que cela posait des problèmes opérationnels. La direction de la sécurité civile a démenti ces allégations, et a d’ailleurs interdit aux pilotes de s’exprimer lors de la visite de journalistes sur la base mardi matin.
Transférée de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, où elle se trouvait depuis 1963, la base regroupe 23 avions bombardiers d’eau (12 Canadair, 9 Tracker, et deux Dash 8) et trois avions Beechcraft de reconnaissance. Une heure de vol d’un Canadair coûte environ 8 000 euros, soit moins qu’un hélicoptère, a d’ailleurs précisé M. Gennaï.
Cette saison, les 73 pilotes de la BASC ont effectué 26 000 heures de vol pour lutter contre les incendies, soit deux fois plus qu’en 2016 à la même date, a déclaré le chef de la BASC. Mais « plus on vole, plus on casse », a-t-il souligné. Sa remarque faisait notamment référence à un incident survenu dimanche et qui fait l’objet d’investigations de la part du bureau enquête accident (BEA) : un Canadair a été endommagé lors d’un écopage « compliqué » alors qu’il intervenait sur un incendie dans une zone habitée et touristique à Collias, dans le Gard.
Car la campagne de lutte contre les incendies de forêt dans l’Hexagone ne se terminera qu’entre septembre et octobre. Une seconde campagne débutera ensuite à la Réunion.