Des sinistrés de la tempête Harvey, à Houston au Texas, le 28 août. / SCOTT OLSON / AFP

Récits de fuite, appel à l’aide sur les réseaux sociaux… Depuis 48 heures, ce sont les mêmes témoignages inquiets qui sont relayés par les médias qui couvrent la tempête Harvey, au Texas et en Louisiane. Le dernier bilan fait état de trois morts au Texas. Le président américain Donald Trump doit se rendre, mardi 29 août, dans la région de Houston et,
après avoir décrété vendredi l’état de catastrophe naturelle au Texas, a déclaré lundi l’état d’urgence en Louisiane.

« J’ai couvert cinq guerres et deux continents mais rien ne m’a préparé à ce qu’une telle histoire m’atteigne aussi personnellement, moi et ma famille », raconte le correspondant du New York Times à Houston, Clifford Krauss, qui partage depuis ce week-end le sort de centaines de milliers d’habitants de cette ville texane, pris au piège à leur domicile.

« A l’heure où j’écris ces lignes, la maison pour laquelle j’ai économisé pendant toute ma carrière, est en train d’être rapidement inondée. Avec ma femme et ma fille de 12 ans, nous sommes montés au second étage, avec quelques biens de valeur, de la nourriture, de l’eau (…). Notre piano est sur le point d’être complètement ruiné. Une de nos voitures est sous l’eau et une autre est bloquée dans le garage. Il semble donc que nous allons être bloqués ici pendant un bon moment (…). La semaine va être longue. »

Des scènes de panique

Une sinistrée de la tempête Harvey, dans un centre à Houston au Texas, le 28 août. / Marie D. De Jesus / AP

L’inquiétude touche aussi les sauveteurs et les autorités sur place qui sont parfois incapables de faire leur travail, face à des victimes terrorisées.

« Elles rendent les choses encore plus difficiles. Vous avez des gens qui se ruent dans les bateaux de sauvetage. Ils veulent tous y monter en même temps. Ils paniquent et l’eau est en train de monter », témoigne sur CNN Clyde Cain, un bénévole de la Cajun Navy, une association de Louisiane créée pendant l’ouragan Katrina en 2005, pour venir en aide aux populations victimes de catastrophes naturelles.

De nombreux agriculteurs ont par ailleurs été contraints d’abandonner leurs bêtes et de fuir en voiture avec leur famille. C’est le cas de Raymond Burn, un habitant de Cedar Creek, à Dayton, au Texas, qui s’est confié au Houston Chronicle. « Les pluies de samedi étaient telles que nous avons décidé de partir immédiatement » explique-t-il, tout en précisant qu’il a pu laisser à boire et à manger à son bétail pour plusieurs jours et qu’il se tient au courant de l’évolution de la situation grâce à un système de vidéosurveillance, installé dans sa ferme.

« Le 911 ne faisait que sonner dans le vide » »

Sans nouvelles des autorités, certaines personnes ont eu massivement recours aux réseaux sociaux pour y envoyer des signaux de détresse. C’est le cas d’Annette Fuller, piégée au second étage de la maison de ses voisins à Houston avec quatorze personnes, qui a envoyé une vidéo de la montée des eaux à ses filles par texto. Celles-ci l’ont ensuite postée sur Facebook.

VIDEO: A Hurricane Harvey rescue plea
Durée : 01:19

« Nous avons appelé le 911 [le numéro d’urgence aux Etats-Unis] et cela ne faisait que sonner dans le vide », a raconté Mme Fuller à l’Associated Press, après qu’elle a finalement pu rejoindre son domicile, lundi après-midi. « Aucune agence au monde n’est à mon avis capable de faire face à une crise telle que Harvey. Mais personne ne nous avait prévenus que 911 pourrait ne pas fonctionner ! C’était vraiment effrayant » raconte-t-elle.

« D’une certaine manière les réseaux sociaux sont plus puissants que les agences gouvernementales. »