La Silicon Valley s’insurge contre la fin du programme de protection des jeunes migrants
La Silicon Valley s’insurge contre la fin du programme de protection des jeunes migrants
Les grandes entreprises du secteur, comme Facebook, Goole et Apple, ont fait part de leur indignation et appelé le Congrès à faire barrage à cette décision de l’administration Trump.
« Un triste jour pour notre pays. » C’est en ces termes que Mark Zuckerberg a qualifié, mardi 5 septembre, sur son compte Facebook, la décision de l’administration Trump de mettre fin au programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) lancé par Barack Obama. Ce programme avait mis près de 800 000 jeunes sans papiers à l’abri d’une expulsion et leur permettait d’étudier et de travailler aux Etats-Unis. « C’est particulièrement cruel d’offrir à de jeunes gens le rêve américain, de les encourager à sortir de l’ombre et à faire confiance à notre gouvernement, puis de les punir pour cela », a écrit le patron de Facebook, avant d’encourager les internautes à faire pression sur les membres du Congrès, qui doit encore statuer.
Mark Zuckerberg, à la tête du plus grand réseau social au monde, est loin d’être la seule figure de la Silicon Valley à avoir fermement condamné cette décision. Le président-directeur général d’Apple, Tim Cook, a affirmé que 250 « dreamers », le nom donné aux personnes bénéficiant de ce programme, travaillaient dans son entreprise. « Je me tiens à leurs côtés. Ils méritent notre respect en tant que nos égaux », a-t-il tweeté. « Nous exigeons de nos élus à Washington qu’ils protègent les dreamers pour que leurs avenirs ne puissent plus jamais être menacés de cette manière », a-t-il écrit dans un message transmis aux employés d’Apple.
« Ils sont ici chez eux »
Idem du côté de Google, dont le PDG, Sundar Pichai, a exhorté le Congrès à « agir maintenant ». « Les dreamers sont nos voisins, nos amis et nos collègues. Ils sont ici chez eux. » D’autres représentants du secteur se sont aussi exprimés en ce sens, tels les patrons de Microsoft, Twitter, Airbnb ou encore de Lyft. De son côté, Microsoft a annoncé qu’il couvrirait les frais de justice des 39 dreamers travaillant dans l’entreprise.
La semaine dernière, quelques jours avant l’annonce, une lettre adressée à Donald Trump à ce sujet avait été signée par 300 chefs d’entreprise, parmi lesquels ceux des sociétés citées précédemment, mais aussi Amazon, Netflix, eBay, Hewlett-Packard, Electronic Arts, Dropbox, Reddit ou encore Github.
La Silicon Valley a plusieurs fois donné de la voix ces derniers mois pour condamner les décisions de l’administration Trump, comme le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat ou l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée. Mais c’est surtout sur le thème de l’immigration que le secteur s’engage depuis des années. Et pour cause : ces entreprises, qui embauchent à tour de bras, peinent à trouver suffisamment de main-d’œuvre qualifiée sur le territoire américain. Elles font régulièrement appel à des étrangers et militent depuis des années pour faciliter leur venue aux Etats-Unis.
Les prises de position des grandes entreprises du Web dans ce dossier sont loin d’être neutres, alors que ce sont les députés américains qui devront décider du sort du programme DACA. Apple, Google ou Microsoft font partie des entreprises qui dépensent le plus en lobbying à Washington, et contribuent aussi de manière importante aux campagnes des députés américains.