« Demain si nous voulons une zone euro plus intégrée, donnons lui une force démocratique », a lancé Emmanuel Macron. / ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS

Dans un discours solennel à Athènes, Emmanuel Macron a lancé un appel à « refonder l’Europe », jeudi 7 septembre. S’exprimant symboliquement sur la colline de la Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, à son côté, le président de la République a lancé :

« Aujourd’hui, la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger. Ce soir je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années. »

M. Macron a notamment insisté sur la nécessité de « retrouver la force d’une souveraineté qui ne soit pas que nationale », ce qui passera par « des réformes institutionnelles ». Il faudra, selon lui, « retrouver le sel de la zone euro, inventer une gouvernance forte, un budget de la zone euro, un responsable exécutif et un Parlement pour cette dernière ».

M. Macron entend faire progresser le débat par « une méthode nouvelle », dont les grandes lignes seront tracées d’ici à la fin de l’année pour les « soumettre aux peuples l’an prochain », avec « six mois de consultations, de conventions démocratiques ». Au passage, il a annoncé qu’il « défendrait des listes transnationales pour les élections européennes ».

Pique à Londres

« Nos amis britanniques décident de nous quitter. N’essayons pas de nous réattribuer nation par nation les quelques places qu’ils libèrent au Parlement européen. Non. Considérons qu’enfin nous pouvons avoir un débat européen, une vraie démocratie européenne », a-t-il lancé.

« Et demain, si nous voulons une zone euro plus intégrée, donnons-lui une force démocratique, mettons en place un parlement de la zone euro qui permettra de construire les règles d’une responsabilité démocratique de celles et ceux qui prendront une décision. »

« Souveraineté, démocratie, culture, l’avenir des jeunes est là (…) Devons-nous avoir peur de cette ambition extrême ? Il y a trente ans, on évoquait la folie de ceux qui voulaient une monnaie commune », a dit le président français. « Ayez l’ambition folle à nouveau de vouloir une Europe plus forte », s’est-il exclamé en conclusion, avant d’aller se mêler à la foule des jeunes spectateurs.