Basket : pour l’équipe de France, la réaction ou la désillusion
Basket : pour l’équipe de France, la réaction ou la désillusion
En jachère depuis le début du championnat d’Europe, le jeu de l’équipe de France peut pourtant renaître face à l’Allemagne, en huitièmes de finale samedi (14 h 15).
Vincent Collet a ses détracteurs. Parfois dominé tactiquement par ses homologues européens, soupçonné d’un déficit de communication avec ses joueurs, critiqué pour des choix où l’affectif aurait pris trop de place. Mais on ne peut enlever au sélectionneur de l’équipe de France de basket sa connaissance des Bleus, après neuf campagnes à leur tête, et une parfaite lucidité. A ceux qui, avant l’Euro de basket, pointaient la richesse de son effectif, sur les lignes arrière notamment avec des gradés du basket européen et une gâchette labellisée NBA, Collet haussait les épaules. Il répondait manque de profils défensifs, manque de repères collectifs, manque, craignait-il, d’humilité. « Pour le podium, le chemin paraît très compliqué, il ne faut pas se voiler la face », disait-il au Monde au début d’une préparation finalement réussie, qui lui avait fait revoir ses ambitions à la hausse.
Ce qu’il craignait est advenu au premier tour de l’Euro de basket à Helsinki, où la France a péché là où il l’attendait, tantôt par individualisme, tantôt en oubliant les tâches défensives, les deux à la fois mercredi lors du naufrage collectif face à la Slovénie.
Les mots ont été durs, après cette défaite qui a envoyé la France face à l’Allemagne en huitièmes de finale (14 h 15, en direct sur LeMonde.fr) et, surtout, dans l’éventualité d’une qualification, dans les mâchoires du rival espagnol en quarts de finale (si l’Espagne bat la Turquie au tour précédent). « On a fait de la merde. On n’est pas une équipe », a lâché le meneur Antoine Diot, fidèle soldat de Vincent Collet.
Je demande à Diot si c'est dur de mettre des mots après ça. "Non c'est pas dur du tout on a juste fait de la merde. On n'est pas 1 équipe."
— Kasvilovic (@Yann Casseville)
« Quand on veut faire du un contre cinq ou que deux ou trois joueurs seulement sont concentrés en défense, ça ne peut pas marcher », fulminait Nando De Colo, tandis que Léo Westermann réclamait « un examen de conscience ».
Face à Dennis Schröder, meneur-dragster inarrêtable depuis le début de l’Euro et qui rappelle les plus belles heures de Tony Parker, il sera l’heure de justifier un poncif des grandes compétitions internationales : « Dans les matches couperets, les compteurs sont remis à zéro. »
De la frustration des leaders perdus de vue, Nando De Colo, Evan Fournier, Joffrey Lauvergne, doit naître un regain d’intensité, d’agressivité et de solidarité. Cette équipe de France a montré qu’elle était capable de mettre sa défense en ordre et de respecter une hiérarchie offensive, mais jamais sur quarante minutes. Notamment dans le premier quart-temps, à l’issue duquel la France a encaissé l’incroyable moyenne de 23 points.
Vincent Collet puise dans son expérience l’espoir d’un rebond salutaire, lui qui souligne été après été l’incapacité de son équipe à jouer à son meilleur niveau tant qu’elle n’est pas mise en difficulté. « Pour nous, le fait d’arriver ici avec beaucoup de questionnements, c’est parfois mieux qu’avoir des certitudes », se convainc le sélectionneur.
Lors de la Coupe du monde 2014, que la France avait fini troisième après avoir éliminé l’hôte espagnol, elle avait perdu deux rencontres du premier tour. Même chose un an plus tôt, à l’Euro 2013, avec trois défaites lors des huit matchs de groupes. Les Bleus de Parker et Boris Diaw avaient ensuite été inarrêtables et avaient remporté la compétition.