Les autorités espagnoles multiplient les mises en garde avant le référendum catalan du 1er octobre
Les autorités espagnoles multiplient les mises en garde avant le référendum catalan du 1er octobre
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le gouvernement régional présidé par le séparatiste Carles Puigdemont a se montre déterminé à organiser le référendum d’autodétermination qu’il a convoqué.
Le chef du gouvernement espagnoles, Mariano Rajoy, accentue les pressions sur les autorités catalanes afin de les empêcher d’organiser une consultation référendaire le 1er octobre. / Santi Palacios / AP
Carles Puigdemont, le président du gouvernement régional de Catalogne, a beau tenter de rallier les 948 maires de Catalogne au référendum convoqué par le gouvernement régional indépendantiste le 1er octobre, Madrid refuse de négocier et multiplie les manœuvres pour en empêcher la tenue.
Le parquet général d’Espagne a ainsi ordonné, mercredi 13 septembre, aux procureurs de Catalogne qu’ils citent à comparaître les maires de la région prêts à organiser le référendum, quitte à les faire arrêter s’ils ne se présentent pas.
Selon l’Association des maires indépendantistes (AMI), qui rassemble environ 750 des 948 mairies catalanes, 712 maires sont disposés à mettre des locaux à disposition de l’exécutif catalan pour organiser le 1er octobre le référendum d’autodétermination, interdit par la Cour constitutionnelle.
Instructions aux forces de police
La veille, mardi, le parquet avait ordonné à tous les corps de police de la région d’empêcher le référendum. Dans un document, le parquet s’adresse à « toutes les unités de police », la garde civile, la police nationale et les Mossos d’Esquadra, dépendants du gouvernement catalan, et leur ordonne d’agir contre les autorités, fonctionnaires ou particuliers « afin d’éviter la commission de délits ». « Les fonctionnaires de police (…) adopteront directement les mesures nécessaires pour saisir les moyens ou instruments destinés à préparer ou organiser le référendum illégal », peut-on lire à propos du scrutin prévu le 1er octobre.
Parmi ces mesures, le parquet évoque la saisie des « urnes, enveloppes électorales, manuels d’instructions pour les assesseurs des bureaux de vote, formulaires électoraux, propagande électorale, éléments informatiques, ainsi que tout autre matériel de diffusion, promotion ou exécution du référendum illégal ».
Cela met les Mossos d’Esquadra dans une situation compliquée, puisque le parquet leur ordonne d’agir contre le gouvernement régional dont ils dépendent directement. « Les Mossos sont là pour servir tous les citoyens, pas quelques-uns », a déclaré dans la matinée le ministre de la justice espagnol, Rafael Catala, à la télévision publique.
Poursuites contre les membres du gouvernement régional
Carles Puigdemont, le président du gouvernement régional de Catalogne, a pour sa part demandé lors d’un entretien à la radio catalane RAC1 que l’on laisse les Mossos d’Esquadra « tranquilles ». Le porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, a de son côté signalé que « la priorité » était pour les policiers régionaux de « combattre le terrorisme djihadiste, vu le niveau de menace », moins d’un mois après les attentats qui ont fait 16 morts, les 17 et 18 août à Barcelone et à Cambrills.
Le parquet a requis des poursuites contre M. Puigdemont et chaque membre de son gouvernement, les accusant de désobéissance, prévarication et malversation de fonds publics, ce dernier délit entraînant des peines allant jusqu’à huit ans de prison. Il a également demandé la fermeture du site internet faisant la promotion du référendum et aux médias de ne pas diffuser de publicité institutionnelle liée au référendum.