Rentrée étudiante : des associations et activités pour s’intégrer
Rentrée étudiante : des associations et activités pour s’intégrer
Par Caroline Pain
La rentrée, et les journées d’accueil alors organisées, sont un moment clé pour nouer des liens quand on débute un cursus d’études supérieures. Voici quelques pistes pour éviter de faire partie des 28 % d’étudiants qui disent souffrir de solitude.
Etudiants sur le campus Carnot de l'université Catholique de Lyon. / JEROME MICHAUD / CC BY 2.0
En cette rentrée étudiante, nombre d’anciens lycéens ou élèves de prépa ou BTS, habitués aux classes de 30 à 35, vont découvrir les grands amphithéâtres. Si au sein des grandes écoles, les initiatives sont nombreuses pour faire connaissance, l’entrée à l’université est parfois synonyme d’isolement : au total, d’après l’Observatoire de la vie étudiante, plus d’un quart des étudiants disent souffrir de solitude.
Voici quelques pistes pour s’intégrer et faire des rencontres sur les campus ou en dehors, en profitant notamment des présentations des associations et activités culturelles et sportives, lors de journées d’accueil que de plus en plus d’établissements organisent.
A noter qu’à compter de cette année, les universités auront l’obligation de reconnaître l’engagement étudiant en le validant par des crédits universitaires, ce qui peut permettre de joindre l’utile à l’agréable.
- Participer à des événements et activités culturels
Ecoles et universités proposent des événements culturels durant l’année, auquel il est possible d’assister, souvent à moindre coût voire gratuitement, et d’ainsi rencontrer des étudiants aux mêmes affinités. Elles offrent aussi la possibilité d’y prendre une part active : c’est comme ça que Selina Newstead-Bishop a découvert C-Lab, la radio étudiante de l’université de Rennes-II, qui fait partie du réseau national Radio Campus. « Je voulais faire des études dans le journalisme, j’ai tenté plusieurs formations mais je n’ai pas réussi. Alors quand j’ai vu qu’il y avait une radio étudiante, j’ai foncé. »
Depuis trois ans, l’étudiante en licence information et communication anime une émission hebdomadaire de musique. Elle participe également à la réalisation d’autres émissions, en tant que technicienne. « Avant l’émission on travaille dans la salle de rédaction, c’est une grande salle où on se retrouve souvent, où on discute, raconte l’étudiante de 22 ans. Quand on enregistre ensuite on croise l’équipe d’avant et celle d’après, il y a une relation qui se crée tout au long de l’année. J’ai pu rencontrer beaucoup d’étudiants grâce à C-Lab. »
- Faire du sport, à moindre coût
C’est plutôt évident : les activités sportives sont un bon moyen de rencontrer des gens. Alors qu’au lycée, le sport faisait partie intégrante de la scolarité des élèves, à l’université ce n’est plus obligatoire. Chaque université dispose d’un service universitaire des sports, où les inscriptions s’ouvrent en début d’année, pour permettre aux étudiants de continuer ou de découvrir une activité. Sans oublier que cela permet par ailleurs de gagner des points au moment des examens : les activités sportives peuvent en effet être transformées en unité d’enseignement et ainsi s’ajouter aux autres notes du semestre. Enfin, cela permet de pratiquer un sport à moindres frais, quand les coûts des clubs ou centres sportifs sont souvent élevés.
En fonction de l’activité, les étudiants peuvent ainsi être amenés à participer à des compétitions ou des rencontres interuniversitaires. Comme par exemple les rencontres annuelles de danse organisées par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, à Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques. Des groupes d’étudiants venus d’universités de toute la France se réunissent pour un week-end de stages de danse et de compétition.
- Donner de son temps en dehors de l’université
Il n’y a pas que sur le campus que les associations s’ouvrent aux étudiants. Nombre d’entre elles cherchent des bénévoles pour quelques heures hebdomadaires. Luce Raina a par exemple œuvré au sein du Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Génépi), pendant ses trois années de licence de droit à Pau.
Chaque semaine, avec d’autres étudiants, elle se rendait dans la maison d’arrêt de la ville pendant un après-midi. « Quand je suis arrivée en première année, c’était vraiment bien de faire partie de ce groupe parce qu’il y avait beaucoup d’élèves en droit plus âgés et donc plus expérimentés. Au-delà du fait que cela correspondait à mon projet professionnel, j’ai fait des rencontres très enrichissantes, que ce soit avec les professionnels qui nous formaient, qu’avec les détenus que l’on rencontrait. »
Lors de sa troisième année de licence, Luce Raina est devenue responsable du groupe local, une année qui fut donc riche en travail, mais finalement fructueuse. « Le Génépi a pris beaucoup de place dans mon quotidien, mais c’est finalement cette année-là que j’ai le mieux réussi sur le plan académique. » Cette expérience a beaucoup marqué sa scolarité : elle a soutenu il y a quelques jours son mémoire de master 2 de droit pénal et criminologie sur la peine d’emprisonnement à l’université de Reims.
Se tourner vers des groupes de pairs
Des associations et lieux existent aussi pour se rencontrer entre étudiants d’un même pays ou région d’origine, comme l’Association générale des étudiants vietnamiens de Paris (AGEVP), ou selon ses croyances religieuses. A Toulouse, la pastorale étudiante organise des messes hebdomadaires qui réunissent chaque semaine entre 500 et 600 étudiants, indique l’abbé Arnaud Franc : « Les profils sont très variés, il y a bien entendu de fervents catholiques qui ne peuvent pas manquer une messe. Mais aussi beaucoup d’étudiants étrangers qui sont originaires de pays catholiques et qui viennent donc naturellement vers notre pastorale. »
Alors que beaucoup d’étudiants souffrent de solitude, la pastorale étudiante organise pour la première fois un week-end d’intégration, fin septembre, symbole d’une volonté « de rajeunir l’image de l’Église », précise l’abbé Arnaud Franc. Pour Nicolas Molodtzoff, étudiant membre de la pastorale, « ce week-end d’intégration est fondamental pour faire en sorte que les gens se sentent à l’aise, alors que jeune et seul, ça ne fait pas bon ménage ». Cet étudiant en master de psychologie à l’université Jean-Jaurès explique que quand il est arrivé à la pastorale, il se sentait « bien intégré » et « ne cherchait pas forcément à lutter contre la solitude. (…) Mais au fil des mois, je me suis rendu compte qu’en étant ici, je pouvais discuter de choses que je n’aurais pas forcément abordées ailleurs. »