Pollution : le « dieselgate » responsable de 5 000 morts par an en Europe
Pollution : le « dieselgate » responsable de 5 000 morts par an en Europe
Par Stéphane Mandard
Une étude publiée lundi dans la revue « Environmental Research Letters » estime que les excès d’oxydes d’azote sont à l’origine de 5 000 morts prématurées.
Sur les quais de Seine, à Paris, le 29 août 2017. / CHRISTOPHE ENA / AP
Le scandale du « dieselgate » est responsable de la mort de 5 000 personnes en Europe par an en raison des émissions excessives d’oxydes d’azote (NOx, un gaz très toxique) des 100 millions de véhicules en circulation dans l’Union européenne (UE). Telle est la conclusion d’une étude publiée lundi 18 septembre dans la revue Environmental Research Letters.
Menée par l’Institut norvégien de météorologie et l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA) de Vienne, l’étude estime que dans l’UE (plus la Norvège et la Suisse), environ 425 000 décès prématurés par an sont associés à la pollution de l’air et à l’exposition aux particules fines dont les NOx sont des précurseurs.
Dix mille de ces morts peuvent être attribuées directement aux émissions de NOx des diesel dont la moitié aux dépassement des valeurs limites en condition réelle de conduite. Le « dieselgate » a mis en évidence depuis les aveux de Volkswagen, en septembre 2015, que de nombreux constructeurs parmi lesquels les constructeurs automobiles français Peugeot et Renault ont mis en place des stratagèmes frauduleux pour que leurs véhicules émettent moins d’oxydes d’azote lors des tests d’homologation qu’en conditions de conduite.
L’Italie, l’Allemagne et la France les plus exposés
L’étude montre que les pays les plus exposés sont l’Italie (particulièrement le nord), l’Allemagne et la France du fait de la combinaison de la densité de la population et de la proportion du diesel dans le parc automobile. A l’opposé, la Norvège, la Finlande et Chypre sont les pays de l’Union européenne où les décès liés à la pollution sont les plus faibles.
« Si les émissions des véhicules diesel étaient aussi basses que celles des essence, 7 500 décès prématurés pourraient être évités chaque année », conclut Jens Borken-Kleefeld, de l’IIASA. En mai, une première étude publiée dans la revue scientifique Nature avait évalué à 38 000 le nombre de morts causées à l’échelle de la planète par le « dieselgate » pour la seule année 2015.