Plusieurs groupes de gauche radicale et des intellectuels ont vivement critiqué les ratés de l’enquête. / GONZALO FUENTES / REUTERS

Après un faux départ houleux, le procès de neuf prévenus soupçonnés d’être impliqués dans l’incendie d’une voiture de police a repris mercredi 20 septembre, au tribunal de grande instance de Paris. Il doit s’achever vendredi.

Deux prévenus comparaissent détenus, six sont sous contrôle judiciaire, un neuvième homme, résidant en Suisse, ne s’est pas présenté aux convocations de la justice. Tous sont poursuivis pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations », délit passible de un an de prison. Plusieurs sont aussi jugés pour des « violences aggravées sur policiers en réunion », ils risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Mercredi, le président a commencé à procéder à l’appel des prévenus, puis Me Arié Alimi, avocat de la défense, a immédiatement donné le ton en s’élevant contre la constitution de partie civile du syndicat de policiers Alliance. Il a également dénoncé le « traitement inégalitaire » des prévenus par rapport à celui réservé à des policiers violents, qui écopent le plus souvent au tribunal de peines légères.

Une audience suspendue

Le procès devait s’ouvrir mardi, mais l’audience avait été suspendue à la demande des avocats de la défense, trouvant la salle trop exiguë, alors de nombreux soutiens des prévenus s’étaient déplacés au tribunal. Mercredi, l’audience a donc démarré dans une salle plus grande, où les sympathisants des suspects étaient moins nombreux.

Parmi les prévenus se trouvent Angel et Antonin Bernanos, arrière-petit-fils de l’écrivain Georges Bernanos, parfois considérés comme les meneurs de l’attaque, qui nient tout acte de violence. « Il est temps de rétablir la vérité », a dit leur mère, Geneviève Bernanos, mercredi avant le début de l’audience, dénonçant un « dossier monté à charge ».

Le 18 mai 2016, une voiture de police circulant quai de Valmy à Paris avait été attaquée par des participants à un rassemblement organisé pour protester contre une autre manifestation, de membres des forces de l’ordre celle-là.

Sur un film ayant fait le tour du monde, on voit des assaillants vêtus de noir et le visage masqué donner des coups de pied au véhicule, défoncer des vitres et y jeter une fusée de détresse. La voiture s’embrase.

Plusieurs groupes de gauche radicale et des intellectuels ont, quant à eux, vivement critiqué les ratés de l’enquête, reposant en partie sur le témoignage anonyme d’un policier des renseignements, et la longue détention provisoire de certains prévenus.