Un conducteur souffle dans un éthylotest à Ploneis, dans le Finistère. / FRED TANNEAU / AFP

La possibilité pour les préfets d’autoriser l’installation d’un éthylotest antidémarrage (EAD) en alternative à une suspension de permis pour certains cas de conduite en état d’alcoolémie a été officiellement étendue à l’ensemble du territoire, a annoncé mardi 12 mars la Sécurité routière.

Cette mesure, annoncée en janvier 2018 lors d’un conseil interministériel de sécurité routière, est généralisée « après une préfiguration réussie dans sept départements (Drôme, Finistère, La Réunion, Loiret, Manche, Nord et Vendée) », explique la Sécurité routière dans un communiqué. « Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, a adressé à tous les préfets une note les invitant à mettre en œuvre cette nouvelle possibilité. »

« Dispositif responsabilisant »

Ce dispositif, un éthylotest couplé au circuit d’alimentation du véhicule dans lequel le conducteur doit souffler pour pouvoir démarrer, concerne les personnes interceptées avec une alcoolémie relevant du tribunal correctionnel (supérieure à 0,8 g/l de sang) et qui ne sont pas en état de récidive alcoolique.

Au lieu de voir son permis suspendu, le contrevenant pourra être autorisé, par décision préfectorale, à continuer à conduire des véhicules équipés d’EAD, que ce soit le sien ou un autre véhicule (d’entreprise, par exemple). L’installation (1 300 euros environ ou location de 100 euros par mois) sera à sa charge. « Ce dispositif (…) est responsabilisant et exemplaire, ce qui lui confère son efficacité, amplement démontrée à l’étranger », souligne la Sécurité routière.

Cette mesure préfectorale, d’une durée initiale maximale de six mois, peut être prolongée par un tribunal jusqu’à cinq ans. Le tribunal peut également « choisir de moduler l’amende encourue jusqu’à un maximum de 4 500 euros, ce qui permettra de compenser le coût de l’installation de l’EAD à la charge de la personne en infraction ».

En 2017, 1 035 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route impliquant un conducteur au-dessus des seuils autorisés. L’alcoolémie représentait 20,8 % des délits routiers.