Invité, dimanche 1er octobre, de l’émission « Questions politiques » de France Inter, Franceinfo et Le Monde, le député (Les Républicains, LR) de l’Oise Eric Woerth a distribué des mauvais points et accordé quelques satisfecit à Emmanuel Macron, déniant par ailleurs au président de la République quelque nouveauté que ce soit en matière d’ardeur réformatrice.

Evoquant le projet de loi de finances pour 2018, M. Woerth, qui préside la commission des finances à l’Assemblée nationale, a déclaré que ce projet de budget contient « des bonnes mesures ponctuelles ». Mais il a aussitôt pointé du doigt « des mesures sur lesquelles on est parfaitement en désaccord » : il a ainsi cité « le livret A, qu’on rémunère à 0,75 % quand l’inflation est à plus de 1 % ».

« Il faut conserver l’universalisme des allocations familiales », a-t-il également affirmé. « On ne peut pas dire qu’on est attaché aux valeurs du Conseil national de la Résistance et les casser. »

« C’est moins bon que Sarkozy »

Plus généralement, M. Woerth considère que les réformes engagées par M. Macron sont empreintes de « trop de brutalité ». « C’est moins bon que Sarkozy. Il y avait une empathie » chez l’ancien président, a assuré le député, considérant qu’aujourd’hui « il n’y a pas de dimension humaine dans les réformes ».

Pour le député LR, M. Macron ne fait, par ailleurs, que bénéficier du travail engagé par ses prédécesseurs. Notamment ceux de droite. « L’histoire de France n’a pas commencé avec Emmanuel Macron. (…) Il y a peut-être des gouvernements de temps en temps qui ont fait des trucs ! », s’est-il ainsi exclamé, citant « la réforme des retraites ça a toujours été la droite – la possibilité de partir en contractualisant ou en négociant avec l’entreprise – c’est évidemment aussi nous. »

Quant à la réforme du code du travail, pour laquelle le gouvernement vient de publier différentes ordonnances, « ça s’est construit au fur et à mesure du temps. La réforme était mûre, a avancé M. Woerth. La vérité, c’est qu’Emmanuel Macron hérite d’une situation politique qui permet les réformes. Les choses sont mûres et c’est tant mieux. Et chacun y a contribué. »

« Pas un chèque en blanc » à Wauquiez

Interrogé sur la candidature de Laurent Wauquiez à la direction du parti Les Républicains, M. Woerth a déclaré que son soutien à ce dernier n’était « pas un chèque en blanc ». « Je suis, certes, plus proche d’un Xavier Bertrand ou d’une Valérie Pécresse en termes idéologiques, mais en même temps, ils ne sont pas candidats », a observé le député de l’Oise.

Parlant de M. Wauquiez comme d’« un type de qualité », M. Woerth a estimé que « faire de l’anti-Wauquiez comme certains, c’est créer la guerre des droites. Le gouvernement n’attend que ça. »

Il a ajouté que M. Wauquiez peut se hisser comme « président qui fait une synthèse, qui représente l’ensemble des sensibilités à l’intérieur non pas d’un parti mais d’une famille politique ».