Sens commun, émanation de La Manif pour tous au sein du parti Les Républicains, a décidé de reporter sa « Journée de la France silencieuse » prévue dimanche. En cause : le président de Sens commun, Christophe Billan, avait expliqué dans un entretien au mensuel L’Incorrect, où officient plusieurs proches de l’ex-députée FN du Vaucluse Marion-Maréchal Le Pen, que « si [elle] vient demain avec ses idées rejoindre une plate-forme, cela ne me posera aucun problème ». « Mais si elle est plus Le Pen que Marion, j’aurai un souci », avait ajouté M. Billan.

Ces propos ont suscité un tollé unanime chez les responsables des Républicains. Laurent Wauquiez, Daniel Fasquelle – candidats à la présidence de LR – et Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avaient décommandé mercredi leur venue au rassemblement de dimanche, qui devait se tenir dans les Hauts-de-Seine. M. Wauquiez avait par ailleurs averti que Sens commun n’aurait « plus sa place » s’il y avait « le moindre passage à l’acte » en direction du Front national.

Un climat de confusion qui a poussé Sens commun à déprogrammer son événement. « L’objet de cette journée était de débattre de façon apaisée d’enjeux de fond, loin des querelles d’ordre strictement politique et des jeux d’appareils. Or, les conditions pour une réflexion et un dialogue constructifs ne sont pas réunies », a déclaré jeudi l’organisation conservatrice des Républicains sur sa page Facebook.

« Sage décision »

L’annulation de la manifestation de dimanche est « une sage décision, leur journée de réflexion aurait été totalement polluée par cette erreur de communication », a indiqué l’entourage de M. Wauquiez.

« La polémique est close : à partir du moment où ils ont levé toute ambiguïté sur le FN dans leur communiqué correctif, ils ont évidemment, comme chacun de nos militants, toute leur place pour nourrir le débat d’idées au sein des Républicains. »

M. Retailleau a affirmé plus tard dans la soirée, lors de l’émission « L’épreuve de vérité » de Public Sénat, l’AFP, Les Echos et Radio Classique, que « si l’on prétend être à LR, on ne peut pas faire d’accord de près ou de loin avec le Front national ». Il a également regretté qu’avant même cet épisode, Sens commun ait été « victime d’une diabolisation ».

« Malgré une clarification sans ambiguïté de notre part, une maladresse de communication du président de Sens commun a été interprétée comme une prétendue main tendue à des appareils, voire à des partis qui sont pourtant nos adversaires politiques », a pour sa part insisté Sens commun dans son communiqué annonçant l’annulation de sa journée thématique, reportée à une date « qui sera fixée après l’élection du président des Républicains ».